Eric a quitté la capitale française, il y a 4 ans, pour une nouvelle expérience professionnelle. Il espérait une vie plus calme mais ce n’est pas tout à fait ce qu’il a trouvé au Grand-Duché. Remarié et père d’une fille de 10 ans et d’une belle-fille de 15 ans, ce quinquagénaire se définit comme un sportif confirmé puisqu’il est juge arbitre de tennis. Il regrette parfois que sa vie se résume à un simple voiture-TER-boulot-dodo…

Lesfrontaliers.lu : pourquoi avoir quitté la région parisienne pour le Luxembourg ?
Eric : Je cherchais à faire évoluer ma carrière professionnelle dans l’univers de la banque. À l’époque, j’avais privilégié la Suisse pour mes recherches. Par hasard, j’ai répondu à une offre d’emploi qui correspondait à mon profil au Luxembourg. Et j’ai eu rapidement un entretien. Ensuite, l’entreprise m’a proposé une belle opportunité, que j’ai acceptée après quelques négociations.

5.500 euros par mois et de nombreux avantages

Lesfrontaliers.lu : est-ce que le salaire est plus avantageux qu’en France ?
Eric : Il faut avouer que je gagnais déjà bien ma vie à Paris car le niveau de vie n’est pas le même qu’en Province. Au Luxembourg, je gagne 6.000 euros brut par mois et de nombreux avantages comme les tickets restaurants, une carte essence, un treizième mois et des primes données par mon entreprise. Je mettrais aussi dans les avantages non négligeables mon comité d’entreprise qui permet aux salariés de bénéficier de réductions importantes sur nos sorties de loisirs. Ce n’est pas le cas dans toutes les sociétés.

Environ 19h en activité sur une journée de 24h

Lesfrontaliers.lu : vous dîtes que votre vie se résume à « Voiture-TER-boulot-dodo », finalement comme à Paris ?
Eric : Je regrette cet aspect négatif de la vie de salarié au Luxembourg. Résumons grossièrement la situation. Tu te lèves à 6h et tu te couches à 23h30. Durant cette durée, tu as travaillé un peu plus de 8h, tu as en moyenne 2h30 de transport, une heure pour déjeuner. Et quelques moments furtifs avec ta famille, le soir. Et le week-end, la situation ne s’arrange pas car tu fais les courses, récupères le temps perdu avec tes proches en multipliant les activités, tu organises ta prochaine semaine… Et c’est déjà dimanche soir.

La non-reconnaissance du Grand-Duché pour les belles-filles ou beaux-fils

Lesfrontaliers.lu : qu’est-ce qui vous a le plus étonné au Luxembourg ?
Eric : Les pauses-déjeuners sont courtes. J’ai, comme tout le monde, une heure pour “avaler” mon plat préparé, acheté à côté de mon lieu de travail. Par conséquent, quand vous avez un repas familial un dimanche, franchement vous trouvez le temps interminable (Il rit). Au Luxembourg, pas le temps de manger, tu bosses.

En revanche, ce qui me dérange le plus, c’est la non-reconnaissance par le Grand-Duché des belles-filles ou beaux fils. Je trouve que la loi ne les considère pas comme des membres à part entière d’une famille recomposée. Je m’occupe de l’éducation et de la scolarité de ma belle-fille, Louane au même titre que ma fille. Ce n’est pas facile, d’expliquer à un enfant, que le pays dans lequel vous travaillez, fait une différence entre tes enfants et ceux par alliance. On prend soin et on aime un enfant de la même manière. Je ne comprends décidément pas ce raisonnement.

 

Lire Portrait de Laura, une frontalière

N.B. Si vous souhaitez faire partager votre expérience, contactez nous par mail [email protected]