La SNCF aura le mérite d’avoir réussi à créer le consensus entre les élus du Grand Est, quels que soient leurs sensibilités et leurs territoires. En préludant à la disparition des liaisons directes entre la Région et le Sud, la compagnie ferroviaire a provoqué un mécontentement unanime.

Dans le cadre de travaux prévus à la gare de Lyon Part-Dieu, la SNCF a en effet annoncé vouloir suspendre les liaisons directes entre le Grand Est et les agglomérations méditerranéennes circulant par Lyon, pendant cinq ans à partir de 2019.

Mardi soir, le président de la Région, Jean Rottner, celui du Sillon Lorrain, Jean-Luc Bohl, l’édile de Nancy, Laurent Hénart, et consorts se sont assis à la table des contestations pour faire entendre leur désaccord.

 

Assurer une « offre acceptable et équivalente » aux usagers

Ensemble, ils ont fait part de leur vœu, à savoir celui d’être entendus à la fois par le gouvernement et la SNCF afin de prendre position dans les discussions concernant l’avenir de la desserte ferroviaire lorraine.

Ainsi, ils enjoignent les décisionnaires à associer « collectivités et population aux concertations », à « garantir, dans le temps et la durée des travaux prévus sur la gare de Lyon Part-Dieu, le maintien d’une offre de service public ferroviaire acceptable pour les usagers en qualité de temps de transport, de nombre de dessertes ou de praticité, au moins équivalente à celle dont ils bénéficient actuellement […] »

Ils aspirent enfin à ce que les lignes provisoirement supprimées soient rétablies à l’issue des travaux et que le laps de temps nécessaire au chantier lyonnais soit utilisé pour organiser un « plan de maintien, de rénovation et de modernisation des voies conventionnelles actuellement sous-utilisées ou nécessitant des investissements complémentaires). »

Un seul TGV direct entre Nancy et Lyon chaque jour

Pour l’heure, deux TGV en départ de Nancy relient quotidiennement le sud de la France. La solution transitoire annoncée par la SNCF est d’en venir à une seule desserte quotidienne et directe vers Lyon, en passant toutefois par Marne-la-Vallée.

D’un côté, les villes de Toul, Neufchâteau, Culmont-Chalindrey et Dijon seraient « exclues » du réseau à grande vitesse tandis que les usagers devraient débourser plus d’argent pour leur titre de transport en raison de l’allongement du parcours (en distance mais pas en durée) et des éventuelles correspondances supplémentaires à emprunter.

Par ailleurs, les départs interviendraient, d’après M. Hénart, en milieu de journée et ne seraient de fait pas adaptés aux horaires professionnels.

Dans le même temps, depuis Metz et Strasbourg, trois dessertes quotidiennes seraient assurées, avec escale à Dijon et Lyon avant les arrêts en gares méditerranéennes. Les usagers au départ de Metz et en direction de Dijon ou Lyon passeraient automatiquement par la capitale alsacienne.

Avant l’été, les élus avaient déjà lancé le hashtag #TouchepasàmonTGV sur les réseaux sociaux tandis qu’une pétition intitulée « Le TGV n’est pas le jouet de la SNCF » a déjà recueilli plus de 36.000 signatures.