Bientôt finis les titres de transports, les guichets et les bornes de recharge ? C’est en tout cas la proposition adressée, dans un courrier, par trois députés allemands à la Commission européenne.

Le but d’instaurer la gratuité des transports publics (bus, trams etc) dans les villes est d’améliorer la qualité de l’air, alors que l’instance européenne menace de saisir la Cour de justice.

Agacée par l’attentisme de neuf Etats dont l’Allemagne et la France, quant à la mise en œuvre de mesures destinées à atténuer la pollution de l’air, Bruxelles avait menacé de prendre des sanctions en début d’année.

Par ailleurs, l’hypothèse intervient après les scandales des véhicules diesel et la volonté de certaines capitales continentales d’interdire l’usage des voitures roulant au gazole dont Paris.

Quel(s) financement(s) ?

L’Allemagne est la première à réagir en désignant cinq de ses agglomérations comme futures porteuses de ce projet : Herrenberg, Reutlingen, Mannheim, Bonn et Essen. En tout, plus d’un million de personnes en bénéficieraient si toutefois le projet voyait le jour. Il ravirait certainement les usagers habitués à débourser une somme non-négligeable pour se déplacer en règle : le ticket de bus vaut par exemple 2,60 € à Essen ou encore 2,80 € à Bonn. 

Annoncée comme opérationnel “au plus tard à la fin de l’année“, la suggestion devra survivre à la désignation du nouveau gouvernement par la chancelière Angela Merkel. 

L’application de la gratuité pose néanmoins la question du financement, qui fait des sceptiques en Allemagne. “Le gouvernement fédéral doit dire comment il veut financer cela“, a ainsi averti Michael Ebling, le président d’une fédération de régies communales (VKU).

Certaines lignes gratuites les week-ends au Luxembourg

De nombreuses tentatives pour rendre les transports gratuits ont germé avec des succès divers. En France, personne n’achète plus de titres de transport à Compiègne depuis 1975, à Dunkerque les week-ends en attendant la généralisation au cours l’année, ou à Niort, “le plus grand réseau en libre accès” du pays depuis le 1er septembre 2017. Avec a priori, des retombées plutôt positives autour du dispositif.

En Belgique, l’initiative avait été lancée à Hasselt avant d’être abrogée.

Au Luxembourg, lycéens et étudiants empruntent le réseau de transport sans rien dépenser. Tous les samedis et quelques dimanches de l’année, certaines lignes AVL et RGTR à destination de tous les voyageurs sont en libre accès.