L’an passé, la Caisse nationale de santé luxembourgeois a déboursé près de 5 millions d’euros dans le remboursement de traitements pour les reflux gastriques, brûlures d’estomac et autres ulcères de l’estomac ou du du duodénum. Des médicaments dont la science, depuis plusieurs années, insiste sur le caractère délicat de prescription.

En effet, ces traitements IPP (inhibiteurs de la pompe à protons !) pris sur une durée prolongée accentueraient les risques de démence. Cet été, une énième étude américaine est revenue à la charge sur le sujet. Celle-ci pointait les risques entraînés sur la santé mentale de la prise régulière de ces cachets sur une période de 5 ans. D’où une récente interpellation de la ministre de la Santé luxembourgeoise pour savoir si le Grand-Duché comptait réagir à ces résultats préoccupants.

Pour l’instant, la réponse de Paulette Lenert est négative. Certes, l’étude est « intéressante » aux yeux de la ministre mais pas assez significative pour être prise en compte. Elle présenterait trop de « limites méthodologiques importantes pour pouvoir évoquer une potentielle relation causale ».

Encore utiles

A défaut de retirer les boites des médicaments IPP des rayons des pharmacies du pays, les autorités sanitaires comptent plutôt sur la sagesse des médecins prescripteurs pour qu’un bon-usage soit fait de ces comprimés. D’ailleurs, note la ministre, il est plutôt rare que ces traitements soient donnés au long cours.

Et de renvoyer la balle dans le camp du médecin signant l’ordonnance pour qu’il établisse la balance bénéfice-risque pour son patient. « Á savoir : évaluer l’intérêt de ce médicament en termes d’efficacité, de qualité de vie, de potentiels effets indésirables ou interactions médicamenteuses», liste Paulette Lenert.

Reste que ces IPP concernent nombre de patients. Enfants ou adultes, résidents ou frontaliers, près de 149.000 patients auraient l’an passé bénéficié d’une ordonnance pour ces médicaments et fait leur achat au Luxembourg. Pas négligeable donc.

Les IPP restent donc indiqués dans la prise en charge du reflux gastro œsophagien notamment. Ces pathologies sont liées à un reflux acide se produisant lorsque l’acide gastrique s’écoule dans l’œsophage, généralement après un repas ou en position allongée. Les personnes souffrant de ce type de reflux peuvent présenter des brûlures d’estomac et des ulcères.

Lorsque ce reflux acide est fréquent et à long terme, il est possible de développer un cancer de l’œsophage. D’où la nécessité de traiter ce genre de douleurs. Mopral, Losec, Logastric et autres ont donc encore leur utilité.

 

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