Pour les élèves luxembourgeois, l’heure est aux vacances depuis le 15 juillet. Pour Claude Meisch, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, l’heure est au bilan du projet-pilote « Zesumme wuessen – alphabétisation en français ». Et la nouvelle qui en ressort est… encourageante. Les parents d’enfants scolarisés au Grand-Duché pourront bientôt faire le choix entre une alphabétisation en français ou en allemand.

Le projet, lancé à la rentrée 2022/2023 à Oberkorn, Dudelange, Larochette et Schifflange, va être progressivement étendu à l’ensemble des écoles fondamentales publiques du pays d’ici la rentrée 2032.

Ce projet n’est pas la première étape vers une réadaptation du système scolaire luxembourgeois. La création, en 2016 d’écoles européennes publiques et gratuites « ont fait et continuent de faire leurs preuves, se félicite Claude Meisch, et ont permis d’acquérir de solides expériences, notamment en matière d’alphabétisation en français ».

Le ministre (qui rappelle que 67 % des enfants scolarisés au Luxembourg ne parlent pas le luxembourgeois comme première langue à la maison) souhaite « réduire les inégalités du système scolaire » et « offrir à tous les élèves les meilleures chances de réussite ».

Une bonne nouvelle notamment pour les enfants francophones et lusophones pouvant souffrir de difficultés avec les langues germaniques.

Comment ce dispositif fonctionne-t-il ?

Dès le cycle 1 de l’enseignement fondamental (correspondant à l’école maternelle en France), les parents d’élèves ont le choix entre un apprentissage de l’écriture et de la langue en allemand ou en français, débutant alors au cycle 2.1.

Si le cursus choisi est en français, l’apprentissage oral de l’allemand se fait également à partir du cycle 2. Celui de l’écrit se fera, lui, en première classe du cycle 3. Dans ce cas, la langue allemande ne disparaît donc pas mais devient secondaire par rapport à la langue française.

Le rôle de la langue luxembourgeoise en tant que langue d’intégration reste le même.

Les parents d’élèves des écoles de Dudelange, Differdange et Larochette se sont déjà vu proposer ces options à la rentrée 2022-2023. À l’école Nelly Stein de Schifflange, parmi 28 élèves des classes 2.1 ayant participé au projet pilote, 12 ont suivi le cursus en français.

Pour la rentrée 2023-2024, 119 élèves du cycle 2.1 pourront profiter de ce nouveau système dans les quatre écoles, et 53 d’entre eux bénéficieront d’une alphabétisation en français.

Les élèves alphabétisés en allemand ou en français suivent en outre des cours communs dans la plupart des branches, dans lesquelles les explications écrites sont données en allemand et en français. Au cycle 2, le cours de mathématiques est donné dans les deux langues.

À fin du cycle 4, les élèves pourront intégrer une école secondaire au Luxembourg: soit une classe de 7e de l’enseignement secondaire classique (ESC) ou de l’enseignement général (ESG), soit une classe dans une école européenne publique.

Accompagnement du personnel et évaluation du projet

Pour permettre au personnel enseignant d’aborder ces changements, l’Institut de formation de l’éducation nationale (IFEN) propose des formations adaptées à leurs besoins. Un Conseil scientifique composé d’experts internationaux accompagne en outre le projet pilote.

Enfin, le Luxembourg Center for Educational Testing (LUCET) de l’Université du Luxembourg est lui, en charge de l’évaluation du projet au moyen de questionnaires adressés aux parents, d’épreuves standardisées et de groupes de réflexion.

Toutes les informations concernant le projet pilote sont disponibles sur un portail développé par le Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques (SCRIPT).

Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse entend donner les premiers résultats de ce projet en 2024 et publiera un bilan intermédiaire « plus approfondi » en 2026.

 

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