La lutte contre le décrochage scolaire fait partie des priorités du ministère de l’Éducation luxembourgeois. C’est lui-même qui l’affirme. Aussi, n’est-il pas trop dur d’infliger une note plus que moyenne à son bilan en la matière. En effet, en cinq rentrées scolaires, la situation ne s’est pas améliorée. C’est toujours le même ratio des élèves qui quittent le système scolaire sans diplôme ou certification. 8,19% pour le dernier rapport publié pour l’année 2021/22.

En fait, ni les difficiles conditions d’enseignement de la période Covid, ni les initiatives engagées pour contenir le nombre de jeunes “mal engagés” dans la vie ne semblent faire effet sur ce taux. Pas plus à la hausse qu’à la baisse : toujours autour des 8%. Alors même si Claude Meisch se félicite que les statistiques luxembourgeoises soient “meilleures” que l’objectif fixé par l’Union européenne (10%), pas de quoi pavoiser.

Pourtant, aux yeux du ministre Meisch, le résultat confirmerait « le bien-fondé des mesures prises » : diversification de l’offre scolaire, arrivée des services socio-éducatifs dans les lycées et surtout nouvelles modalités d’inscription en formation professionnelle. Une bouée à laquelle se raccroche de plus en plus de décrocheurs effectivement.

Un profil-type

Sur les 1.767 garçons et filles ayant abandonné les études sans rien en poche, près de 20 % (316) se sont réinscrits pour des leçons plus pratiques que théoriques. Du coup, le taux de décrocheurs effectif passe à 6,65 % souligne l’administration.

Et c’est bien pour conforter cet appel d’air qu’avec les organisations professionnelles luxembourgeoises, il a été convenu qu’un contrat d’apprentissage pouvait être signé jusqu’au 30 novembre désormais. Un délai utile pour “rattraper” celles et ceux qui, à peine la rentrée passée, délaisser les salles de classe.

Par ailleurs, le ministère de l’Éducation nationale entend mieux exploiter certaines données pour limiter le décrochage. En étudiant précisément qui est susceptible de partir de l’école sans diplôme ou certification, l’équipe pédagogique pourra mieux couver ces adolescents, plus veiller à une orientation qui soit dans leurs cordes que tout ce qui est scolaire ne les rebute définitivement.

Le profil de ces “élèves à risque” commence ainsi à se dessiner. La plupart du temps, il s’agit :

  1. de garçons plus que les filles (60-40)
  2. de jeunes ayant un retard scolaire d’au moins deux années (61% des décrocheurs)
  3. de scolaires en 9e et 10e années d’études de l’enseignement secondaire (47 %). (équivalent 4eet 3e en France)

Par ailleurs, afin de laisser des jeunes bien trop tôt quitter le système éducatif, le Luxembourg a décidé de prolonger de deux ans l’instruction obligatoire. L’école deviendra ainsi obligatoire jusqu’à l’âge de 18 ans, et non plus 16.

 


Chez les voisins

Difficile de comparer les situations d’un pays à l’autre, tant les ministères publient les données de décrochage scolaire selon des modes différentes. Toujours est-il qu’en France 🇫🇷, le taux des 14-24 ans quittant le système scolaire est annoncé à 6,7%

De son côté, STATBEL annonce pour la Belgique 🇧🇪 que 6,4% des 18-24 ans étaient en décrochage scolaire en 2022 (donc sans diplôme de l’enseignement secondaire et ne suivant plus, sous quelque forme que ce soit, d’enseignement ou de formation). Un chiffre bien plus élevé en Wallanie où le taux passe à 8,6% de la tranche d’âge indiquée.


 

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