Le Tanguy serait-il une espèce invasive ? Plaisanterie mise à part, il est en tout cas un constat implacable : les jeunes adultes restent de plus en plus longtemps chez leurs parents.

Les statistiques d’Eurostat sont révélatrices de cette tendance à l’émancipation tardive.

Pour commencer, 68,2 % des 16-29 ans habitaient sous le toit familial en 2017. Ce sont surtout les jeunes hommes (73,3 %), plus nombreux que leurs homologues féminines (62,9 %) qui poussent la cohabitation le plus longtemps, et ce, quel que soit le pays de l’UE 28 en question.

Cet écart moyen de 10,4 points, entre le taux d’hommes et de femmes vivant chez leurs parents, est tiré vers le haut par des amplitudes très élevées dans certains états tels que la Bulgarie (19,3 points) tandis qu’elles sont bien moins importantes dans d’autres comme en Espagne (5,7 points), en Suède (4,7 points) ou à Malte (4,6 points).

Les Français partent plus tôt

Dans nos contrées, cette propension à « vivre aux crochets » de ses parents varie plus ou moins fortement.

Ainsi, 88,8 % des Luxembourgeois âgés de 20 à 24 sont dans cette situation tandis qu’ils ne sont « que » 59,2 % en France.

A cet égard, le chiffre relevé dans l’Hexagone apparaît bas comparé à celui déterminé chez ses autres voisins : pour la même tranche d’âge, ils sont 88,7 % de Belges et 75,4 % d’Allemands à occuper le cocon parental.

Les Luxembourgeois retardent l’échéance

Assez logiquement, le temps de l’indépendance arrive à mesure que la vie avance. Au Grand-Duché, ils sont un peu moins de la moitié (49,1 %) des 25-29 ans à conserver leurs chambres chez leurs parents.

Un total qui apparaît très élevé en comparaison des standards frontaliers. S’ils sont encore 32,7 % dans ce cas en Belgique, ils ne sont plus que 28,3 % en Allemagne et 21 % en France.

En outre, ces pourcentages sont à mettre au regard de ceux qui prévalaient dix ans plus tôt pour bien prendre la mesure de ce dynamisme de plus en plus retardé.

En 2008, 14,1 % des Français âgés de 25 à 29 ans partageaient encore le logis avec leurs géniteurs. Au Luxembourg, ils étaient 35,9 %, en Belgique 21,8 % et en Allemagne 23,1 %.

Les statistiques d’Eurostat

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