Les deux vagues de chaleurs que nous avons vécues cet été, dépassant parfois les 40 degrés, ont pu provoquer chez certains employés des vertiges, des maux de têtes voire des crampes musculaires. Tous ces symptômes peuvent être les prémices d’un stress thermique qui peut mener à des vomissements, des pertes de connaissance voire à la mort si aucune action n’est entreprise.

Une situation préoccupante

Face à cette situation, la Confédération européenne des syndicats (CES) a exhorté publiquement ce lundi 25 juillet la Commission européenne à agir assez rapidement vu la gravité de la situation dans certains pays. En effet, en Espagne la semaine dernière, deux travailleurs ont perdu la vie du fait des fortes chaleurs. En France, ce sont douze personnes qui sont décédées dans le même contexte en 2020.

Or, suite au réchauffement climatique, nous savons désormais que ces périodes de canicule seront de plus en plus fréquente. Selon des chiffres communiqués par l’OMS (l’Organisation mondiale de la santé), les températures entre lesquelles les personnes travaillent le mieux se situent entre 16 et 24 °C. De plus, une étude (en anglais) démontre que si la température dépasse 30°C, le risque d’accidents de travail augmente de 5 à 7 % et, lorsqu’elle dépasse 38°C, la probabilité d’accidents augmente de 10 à 15 %.

De son côté, Eurofound révèle que dans l’Union européenne, 23 % des travailleurs sont exposés à des températures élevées. Évidemment, ce sont les travailleurs en extérieur qui sont les plus touchés. Ce nombre grimpe jusqu’à 36 % dans l’agriculture et jusqu’à 38 % dans le secteur de la construction.

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Législations disparates entre pays voisins

Au Luxembourg, tout comme en France, aucune température maximale interdisant de travailler n’est fixée. La Belgique quant à elle demande à ce que 29°C ne soient pas dépassés pour une charge de travail physique légère (22 °C pour des postes à forte pénibilité). Par ailleurs, 18°C sera la température maximale pour une charge de travail physique très lourde. À titre de comparaison, en Espagne, pays pourtant coutumier des grandes chaleurs, la température de travail maximale dans les bureaux est fixée à 27°C. Cependant, les limites varient selon le type de travail, en fonction des profils des travailleurs et selon le lieu de travail.

Par ailleurs, s’il n’existe pas de législation sur le sujet au Grand-Duché, l’employeur a néanmoins le devoir d’assurer la sécurité de ses salariés. En ce sens, il est donc dans l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires afin que le salarié puisse réaliser ses tâches dans des conditions supportables, sans danger pour sa santé.

Consciente de ces disparités et autres spécificités entre pays, la CES souhaite donc rapidement réduire les écarts en matière de protection des travailleurs en proposant une directive sur les températures maximales au travail. En effet, de simples préconisations en la matière ne suffisent plus selon la Confédération, comme le confie le Secrétaire général adjoint de la CES, Claes-Mikael Stahl : « Les travailleurs sont chaque jour sur la ligne de front de la crise climatique et ils ont besoin d’être protégés pour faire face au danger sans cesse croissant de températures extrêmes. »

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