Cécile, 26 ans, est infirmière en anesthésie et réanimation au Luxembourg depuis un an. Elle habite proche de la frontière. Au vu de l’état du monde de la santé en France, elle s’estime chanceuse de travailler au Grand-Duché. Elle ne connaît pas vraiment la galère des transports puisqu’elle travaille en heures décalées. Elle ne connaît pas non plus les conditions difficiles dans lesquelles évoluent les infirmières françaises. Son environnement de travail est confortable avec du matériel haute technologie.

1.200 à 1.500 euros net de bourse d’études tous les semestres

Les frontaliers.lu : après votre diplôme d’infirmière, vous avez repris un BTS infirmier en anesthésie et réanimation, pourquoi avoir choisi le Luxembourg pour vos études ?
Cécile : Tout d’abord, j’ai toujours voulu être infirmière anesthésiste. C’était mon rêve professionnel. Pour le choix de mon BTS, il y a plus de pratique sur le terrain au Luxembourg qu’en France. Puis, financièrement, la bourse d’études permet aussi de poursuivre sa formation dans de bonnes conditions. Par semestre, on touche une somme comprise entre 1.200 à 1.500 euros net par semestre. Cela permet de payer le loyer. Pour le reste, mes parents m’ont aidée.

37 jours de congés par an

Les frontaliers.lu : cela fait un an que vous exercez, quelle est votre rémunération ?
Cécile : Je gagne 4.700 euros brut par mois sur une base de 38,7h par semaine. J’ai également 37 jours de congés par an. Quand je vois que mes amies infirmières en France touchent entre 1.900 à 2.000 euros net par mois… On peut en déduire que je gagne deux fois plus. Je ne vous cache pas que je suis contente d’aller travailler d’autant plus que l’ambiance entre collègues est super.

En France, le métier se dégrade…

Les frontaliers.lu : que pensez-vous des conditions de travail de vos collègues en France ?
Cécile : Je suis solidaire. Et je suis peinée de voir dans quel univers évoluent les infirmières. Des conditions qui se dégradent et un métier qui n’est plus justement reconnu. En France, pour vivre correctement de son métier, il faut faire des gardes. Clairement, les conditions ne sont pas les mêmes. Honnêtement, le travail en France est maintenant derrière moi.

Les horaires décalés facilitent la mobilité

Les frontaliers.lu : connaissez-vous des difficultés pour aller travailler ?
Cécile : Non pas vraiment grâce à mes horaires décalés, je pense. Ce serait peut-être une solution pour régler la problématique des embouteillages. Quand je travaille jusque 15h, je reconnais cependant qu’il y a déjà beaucoup de monde sur la route. Mais pas autant qu’en fin de journée.

Luxembourg, une ville festive le week-end

Les frontaliers.lu : comment trouvez-vous la ville de Luxembourg ?
Cécile : Pour une célibataire, cette ville est festive. On peut y trouver des restaurants, des bars et des discothèques éclectiques. Durant mes soirées, je ne croise jamais de frontaliers mais plutôt des étrangers venus faire la fête. C’est cosmopolite.

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