Une issue semblait avoir été trouvée quant à déterminer l’Etat à qui reviendrait l’indemnisation chômage d’un travailleur frontalier. Un accord informel avait d’ailleurs été trouvé au Parlement européen le 19 mars dernier : l’Etat d’exercice du salarié deviendrait le payeur, et non plus celui de résidence, comme c’est le cas actuellement.

La date de 2021 avait dès lors été avancée comme le dernier délai de mis en œuvre de la nouvelle réglementation au sein des Etats membres. Malgré d’âpres négociations, et même une farouche opposition à cet aggiornamento, il avait été conclu que le Luxembourg bénéficierait d’un délai de cinq ans, compte tenu du changement d’envergure que cela constituerait pour lui.

Avec près de 200.000 frontaliers arrivant chaque jour sur son sol, les estimations projetaient un nombre de chômeurs, inscrits à terme à l’Adem, passant du simple au double.

Lire : Chômage : les frontaliers seront indemnisés par le Luxembourg

Nouveau vote après les élections européennes ?

Mais le 29 mars, patatras. Alors qu’un vote en session plénière sur le sujet aurait dû entériner définitivement le projet de loi à la mi-avril, le Comité des représentants permanents (Coreper), instance européenne en charge de l’examen préalable des dossiers, a suspendu l’avancée des travaux.

« Le dossier est actuellement bloqué, a confirmé un porte-parole du Conseil de l’Europe aux frontaliers.lu. Le 19 mars, les équipes du Parlement et du Conseil européen sont parvenus à négocier un accord, mais celui-ci n’a pas reçu l’agrément des Etats membres. »

Plusieurs pays, en premier desquels le Luxembourg, mais aussi les Pays-Bas, l’Allemagne et la Belgique, ont en effet mis leur veto, empêchant ainsi une majorité de se dégager. Le vote est donc reporté « après les élections européennes. »

Il reviendra à la Roumanie, prochaine présidente du Conseil de l’Union européenne (le turn over est effectué tous les six mois), de décider quelle suite donner à ce sujet.