Entre autres sujets de préoccupation, de nombreuses entreprises du Luxembourg affirment connaître des difficultés de recrutement. Il est vrai qu’en plus de la rareté des talents, démissionner devient une pratique de plus en plus courante notamment parmi la nouvelle génération de salariés.

Une récente étude de la Chambre des salariés vient encore de mesurer cette tendance. Ainsi, après avoir interrogé plus de 2.600 hommes et femmes en poste au Grand-Duché, il apparaît que 24% ont « l’intention de changer d’emploi… dans un avenir proche ». Bouger et vite étant devenu notamment un objectif quand, par le passé, assurer un plan de carrière au sein de la même entreprise était la voie à suivre.

Incontestablement, l’âge agit comme un facteur déterminant sur cette volonté de réorientation de sa vie professionnelle. Les 16-34 ans sont ainsi bien plus affirmatifs que leurs aînés sur leur volonté d’aller voir ailleurs ou de tenter un autre job. Dans cette tranche d’âge, ils seraient ainsi de 28 à 36% sur le départ.

A la bonne heure

Mais la jeunesse n’est pas l’unique facteur qui pousserait les unes et les autres à ajouter une ligne nouvelle à leur CV. « Les personnes insatisfaites par leur temps de travail expriment plus, elles aussi, le désir de changer », pointe Nora Back, présidente de la Chambre des salariés.

Et le principe vaut pour les deux catégories : 29% des salariés qui veulent travailler moins pensent que la bonne solution sera de changer de patron ou de mission, quand 26% de ceux qui veulent engranger plus d’heures hebdomadaires pensent également trouver satisfaction en acceptant un autre contrat.

Les ratios divergent également en fonction des postes actuellement occupés. Le plus fort ratio de salariés assurant avoir des fourmis dans les jambes étant trouvé parmi les "activités spécialisées, scientifiques et techniques" mais aussi parmi les fonctions de "services administratifs et de soutien". Là, c'est plus d'un employé sur 3 (35%) qui annoncent déjà rechercher ailleurs.

Différence résidents / frontaliers

Au-delà de la moyenne nationale, l'étude de la CSL met aussi en avant le personnel de services directs, commerçants et vendeurs dont un tiers attend mieux d'un prochain contrat (33%).

Si dans de nombreux paramètres mesurés pour le calcul de l'Index de la Qualité du travail, la Chambre des salariés du Luxembourg ne note guère de différence d'opinion entre résidents et frontaliers, sur ce point de la démission les avis sont éloignés.

Pour 30% d'entre eux, les salariés étrangers annoncent clairement leur intention de changer d'employeur ou de voie, quand "seulement" 22% des Luxembourgeois partagent ce souhait. Signe sans doute que les uns et les autres n'ont pas la même satisfaction à leur place actuelle et dans la perception (positive ou non) de leurs conditions de travail.

A noter que la CSL modère elle-même son sondage effectué auprès de salariés de 16 à 64 ans, avec l'aide de l'Université de Luxembourg.

En effet, les questionnaires ont été soumis en 5 langues distinctes. Et il se peut que du Luxembourgeois à l'Anglais, en passant par le Portugais, l'Allemand et le Français une traduction un peu différente ait été faite entre "Changer d'emploi" et "Changer d'employeur".

 

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