Au ministère du Travail luxembourgeois, un Georges succède à un Georges. Georges Mischo (CSV) reprenant les dossiers du socialiste Georges Engel… Et parmi les sujets à traiter figure la question du télétravail. C’est que malgré les accords trouvés avec France, Belgique ou Allemagne (34 jours pour tous), la situation actuelle reste encore améliorable aux yeux du nouveau gouvernement.

Si désormais environ 3 salariés du 10 pratiquent régulièrement le home-office (une partie des emplois ne permettant pas ce distanciel), le nombre de jours “acceptables” (sans trop de pénalité en matière d’impôts ou d’affiliation à la Sécurité sociale) varie encore selon les nationalités. Pas simple alors dans les entreprises d’orchestrer les missions sans frustrer les uns, sembler privilégier les autres. Il faut réviser cela, indique l’accord de coalition trouvé pour les années 2023-28.

Clairement, Luc Frieden et sa majorité n’entendent pas revenir sur un principe : le télétravail « se fait toujours sur la base d’un
accord entre le travailleur et l’employeur ». L’État ne forcera la main à personne, et les modalités de cette organisation du travail resteront internes à chaque entreprise.

Le coworking à la frontière

Par contre, le gouvernement entend bien agir sur plusieurs leviers. Prioritairement, « les discussions avec les pays voisins seront poursuivies ». Et l’objectif est clairement écrit : « améliorer les conditions fiscales et de sécurité sociale afin d’accroître le recours au télétravail ».

Cette négociation sera menée à l’échelle de la Grande Région mais également au niveau de l’Europe. Le cas spécifique du Luxembourg (avec 230.000 frontaliers et des expatriés en nombre faisant tourner le pays) devant être pris en compte sans doute différemment que d’autres territoires de l’UE.

Par ailleurs, afin que ce télétravail puisse être pratiqué dans des conditions plus “pro” que ne peut parfois l’offrir le domicile du salarié concerné, le Luxembourg compte convaincre France, Belgique ou Allemagne d’investir dans le développement d’espaces de coworking le long des frontières.

Gare à la “joignabilité permanente”

Cette “décentralisation” est déjà une réalité, timide. Mais nombre de sociétés du pays ont choisi, ces derniers mois, de s’exiler loin de Luxembourg pour se rapprocher du lieu de résidence de leurs employés. Des « incitatifs fiscaux » pourraient voir le jour pour encourager encore plus cette pratique au Grand-Duché.

Enfin, si un cadre légal pour le télétravail est dans les cartons du nouveau gouvernement, celui-ci pourrait intégrer noir sur blanc le droit à la déconnexion. Le sujet fait déjà l’objet d’un point dans le Code du travail mais, au besoin, il intégrera la loi. L’idée défendue par ce biais étant de ne pas en arriver au stade où une certaine « culture de la joignabilité permanente » engendrerait des « répercussions négatives sur le bien-être, la santé et l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle des salariés ».

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