Et un de plus ! Encore un camouflet pour le gouvernement socialiste et les syndicats. Le conflit (ouf pour les usagers) s'est terminé en un lamentable fiasco pour ces deux-là. Après 15 jours de grève et quelques "je vous dis d'arrêter" de Valls (tiens ça me rappelle un certain match France-Algérie), 300 millions d'€ à la poubelle, les pilotes se sont vautrés dans une voie qui était au départ sans issue.
Refaisons l'historique. Le SNPL décide d'une grève sans négociations au préalable afin de faire plier la direction d'Air France sur les contrats de travail des pilotes de Trans Avia. Quel humanisme ! Nos chères têtes blondes au salaire annuel de 165 000 € réclament une équivalence de celui-ci. En effet leurs collègue ne touche juste que.....130 000 €. De quoi faire palir tous les smicards de France qui arrivent à peine à joindre le deux bouts en fin de mois. La direction, qui arrivait à peine à redresser les chiffres de la compagnie, décide d'un geste et suspend la partie Europe de la compagnie. Le conflit aurait donc pu s'arrêter là. Mais que neni. Notre SNPL que l'on peut allègrement appeler maintenant syndicat voyou, pousse alors le bouchon. Il veut les mêmes avantages sociaux pour ses amis. La direction ne cède pas. Mieux encore, Valls s'en mêle. On se demande pourquoi. L'Etat, je le rappelle, ne possède que 7% en action, on se demande bien de quel droit parle t-il au nom de la majorité des actionnaires. Le droit des usagers ? Je pense qu'ils se font une petite idée de la chose et surtout qu'ils agiront en conséquence à l'avenir en se tournant plutôt vers la concurrence. Et enfin tentative de nommer un médiateur dit indépendant, refus catégorique d'Air France.
Bref, les autres se rajoutent alors au conflit. Les anti-grève et le syndicat des pilotes de Trans Avia qui lui se réveille et prend la défense du SNPL. Ca c'était hier. Mais là, ce dernier décide d'arrêter la grève sans autre forme de discussion. Trans Avia est lâché.
Moralité : Le SNPL n'a rien obtenu, s'est discrédité, les collègues se sentent trahi, la compagnie repasse dans le rouge et des clients s'échappent vers les autres plus sérieuses. Il y a fort a parier que nos antennes seront bientôt inondées de publicité pour reconquérir cette clientèle. Mieux, Air France se sentant pousser des ailes (elle est facile celle-là) décide de remettre Trans Avia telle qu'il en avait été décidé avant la grève, le gouvernement se trouve le désagréable constat d'être intervenu pour rien, perdant au passage quelques points supplémentaires.
Dans quelques jours tout sera rentré dans l'ordre, du moins sur les plans de vols, ce qui est moins sûr pour le remplissage des avions. Alors messieurs de la direction, si je peux me permettre, avec le recul et le constat de cette crise, pourrais je vous suggérer de désigner les pilotes frondeurs sur des vols Paris-Kergelen ou Vladivostok ou Moscou ou vers l'Alaska plutôt que vers Tahiti ou les Antilles. Ca refroidirait leurs ardeurs.