Il y a tout juste 50 ans, le 1er choc pétrolier venait bouleverser l’économie mondiale. Et cela à la suite de la Guerre du Kippour opposant Israël d’un côté et une coalition arabe de l’autre. 1973-2023, l’histoire va-t-elle bégayer ? En tous cas, la crainte de voir à nouveau les cours de l’or noir flamber hantent bien des esprits après la reprise du conflit israélo-palestinien…

Et ce n’est pas le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui va calmer les esprits. En effet, voilà l’institution qui met en garde contre… de possibles pénuries de gazole cet hiver en Europe. Ainsi, le carburant le plus utilisé sur la Grande Région (le diesel) pourrait se faire rare à la pompe, tout comme le mazout de chauffage. L’AIE ne le cache pas : « Il faudra peut-être un autre hiver doux pour éviter les pénuries »

Depuis dix mois, les pays de l’Union doivent déjà se priver du pétrole (et du gaz) en provenance de Russie. Mais les tensions qui viennent de reprendre au Moyen-Orient peuvent laisser craindre que ces autres pays producteurs jouent soit avec le cours du brent, soit avec le nombre de barils produits pour engranger de précieux bénéfices.

Non, mais…

Et puis les capacités de traitement des raffineries présentes sur le continent sont presque à la limite. Leur demander plus de volumes relève du difficilement faisable, même si le froid réclame plus de chauffage et les automobiles plus de carburants pour passer l’hiver. D’où les inquitudes de l’Agence internationale de l’énergie.

Pour le Luxembourg, le sujet de l’alimentation en énergie fossile est majeur. Non seulement pour l’industrie, le confort des particuliers mais aussi ce précieux “tourisme à la pompe“.

L’an passé encore, il s’est toute de même vendu quelque 1,46 milliard de litres de diesel dans les stations-services du pays ! Un volume vendu qui a non seulement entraîné de l’activité (des emplois), des gains pour les pétroliers mais aussi rapporté plusieurs millions d’euros de taxes à l’État. Être, même un peu, privé de diesel, c’est donc voir des recettes s’évaporer…

« Pour le moment, nous n’avons pas à nous inquiéter de l'approvisionnement du pays », se veut rassurant Jean-Marc Zahlen pour le Groupement Énergies Mobilité Luxembourg (ex-Groupement pétrolier luxembourgeois). Et toutefois de poursuivre : « mais nous devrions garder un œil sur le développement du conflit ravivé au Moyen-Orient, car il peut avoir un impact majeur ».

Il ne faut d'ailleurs pas oublier que le carburant distribué au Grand-Duché n'est pas raffiné sur place; il est importé de l'étranger. Près de 70 % en provenance de 🇧🇪Belgique, 20 % d' 🇩🇪Allemagne et le reste de 🇫🇷France ou des 🇳🇱Pays-Bas. Le pays dispose toutefois de réserves stratégiques (de l'ordre de 90 jours de consommation) qui pourraient faire office de "tampons" en cas de manques ou de tarifs devenant déraisonnables.

D'ailleurs, question prix, voilà déjà quelques semaines qu'un basculement s'est produit. Depuis mi-septembre, le prix du litre de diesel (1,624€) dépassant celui du SP95 (1,559€), premier signe que le marché du pétrole vivait déjà un changement. Après les efforts exigés de tous sur la consommation de gaz et électricité, faudra-t-il que le futur ministre de l'Energie luxembourgeois en demandent sur le diesel et mazout ? Un sujet de préoccupation de plus pour la future coalition en tous cas !

 

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