Le groupe Orpea, spécialiste français des cliniques privées et des maisons de retraite, est au cœur d’un scandale depuis la publication, fin janvier, d’une enquête menée par Victor Castane. Ce journaliste a, en effet, révélé dans son livre de 400 pages nommé “Les Fossoyeurs” les maltraitances et les dérives au sein des Ehpad du groupe Orpea, l’un des leaders mondiaux dans ce secteur. Le groupe compterait 51 % de résidents dénutris.

Ces aveux ont été un coup de tonnerre sur le sort réservé aux ainés dans ces établissements : mauvais soins d’hygiène, prise en charge médicale sommaire, repas des résidents qui seraient «rationnés» pour améliorer la rentabilité du groupe. Et ce, alors que les séjours seraient facturés au prix fort. En France, le ministère a annoncé l’ouverture de deux enquêtes administratives sur l’entreprise, dont l’une consacrée au volet financier de l’affaire.

 

Une plainte déposée en Belgique

Ce groupe est présent dans 23 pays, dont la Belgique. Suite à ce scandale dévoilé en France, les autorités belges ont lancé, de leur côté, des inspections dans les structures de l’opérateur Orpea en Wallonie, en Belgique. Une plainte a été déposée contre une maison de repos de ce groupe située dans le Brabant wallon.

Sans nier le mal-être psychologique des résidents, le groupe Orpea dit ouvrir une enquête : “Aujourd’hui nous ne pouvons pas objectiver tout ce qui est remonté par les syndicats, nous sommes toujours en train d’investiguer sur la résidence. Par rapport au manque de personnel, vous savez que nous vivons une crise sanitaire depuis plus de deux ans, et nous n’avons pas été épargnés par cette crise au sein de nos maisons“, a expliqué Julie Delrue, responsable qualité chez Orpea Belgique dans le journal Libération du 28 janvier 2022.

Une demande d’agrément au Luxembourg qui ne passe pas ?

A présent, c’est au Luxembourg d’être dans la tourmente. En effet, le 18 janvier, le groupe Orpea a fait une demande d’agrément auprès du ministère de la Famille luxembourgeois pour l’exploitation d’une maison de soins au Grand-Duché. Cette requête a été faite bien avant le livre choc de Victor Castane, sorti le 26 janvier.

Dans son communiqué de presse, l’OGBL en appelle à la prudence et à la raison : “Partout dans le monde où le groupe est installé et exploite des structures pour personnes âgées, les organisations syndicales dénoncent des problèmes similaires de rationnement des moyens, qui sont des conséquences directes de la politique d’Orpea, toujours à la recherche d’un taux de rentabilité plus élevé. (…)”. Cette demande d’agrément ne passe pas auprès des syndicats.

De son côté, la ministre de la Famille, Corinne Cahen, a réagi précisant qu’elle n’était «ni juge ni avocate» et que la demande d’agrément du groupe international “était toujours en train d’être traitée“.

L’OGBL entend faire pression pour que le groupe ne s’impose pas au Grand-Duché. Dans ce contexte, il demande aux responsables politiques de ne pas ouvrir la porte à une entreprise internationale “qui importe des méthodes scandaleuses, visant uniquement à faire du profit au détriment de la qualité de la prise en charge des personnes âgées et en bafouant systématiquement les droits de ses salariés“.

Une affaire à suivre !

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