Si la France en est coutumière, l’Allemagne, elle, est moins habituée aux mouvements sociaux pouvant paralyser l’ensemble du pays. Pourtant, au vu du contexte socio-économique actuel et devant l’insatisfaction des négociations entre syndicats et patronats sur les revalorisations salariales, une grève « d’avertissement commune » de 24 h est annoncée pour lundi 27 mars.

Tous les transports seront touchés

Ce qui surprendra dans cette grève-ci, c’est probablement son ampleur, tant par le nombre d’entreprises qu’elle impactera que par le nombre de salariés mobilisés. Sont entre autres concernés par cette journée de mobilisation inédite : le transport ferroviaire, les sociétés de cars, les autoroutes, les transports en commun (bus et tramway), les personnels des aéroports et des compagnies aériennes et même le fret maritime.

Au total, on parle potentiellement ici de 2,5 millions de salariés des services publics fédéraux et municipaux, ainsi que de 230.000 employés des entreprises de transport routier (bus…) et ferroviaire.

De très importantes perturbations du trafic sont donc attendues à cause de cette “Mega-Streik” (« méga grève » en allemand). Les liaisons entre l’Allemagne et le Findel au Luxembourg pourront également être perturbées, à l’image du secteur aérien où certains vols en provenance et à destination de Munich, Francfort et Hambourg pourront être annulés (ceux vers Berlin ne devraient pas être touchés car la direction de l’aéroport berlinois a trouvé un accord avec son personnel).

L’augmentation des salaires au cœur des négociations

Avec une inflation s’établissant à 8,7 % au mois de février, les prix ne cessent de grimper en Allemagne, comme dans les autres pays européens. Destatis, l’institut de statistiques allemand, rappelle par ailleurs que les prix ont bondi de +7,9 % sur l’ensemble de l’année 2022 (contre « seulement » 3,1 % en 2021).

Comme souvent, l’augmentation des salaires n’est pas forcément indexée sur l’inflation, au grand dam des syndicats, EVG et Ver.di en tête. Parmi leurs revendications principales, ces derniers réclament des augmentations salariales comprises entre 10,5 et 12 %, ajoutées à des primes mensuelles de 500 à 650 euros. En face, les directions des grandes compagnies de transport refusent de s’aligner, comme la Deutsche Bahn qui propose, elle, 5 % d’augmentation des salaires et une prime unique de 2 500 euros.

D’ores et déjà, la compagnie ferroviaire allemande a averti qu’aucune grande ligne ne circulerait lundi. De son côté, le président du syndicat EVG, Martin Burkert, prévient que « cette journée aura un impact massif » et appelle les voyageurs « à prendre leurs dispositions pour être à destination dès dimanche 26 mars ».

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