Dans sa dernière publication Regards, le Statec s’est intéressé aux gains concrets en matière de pouvoir d’achat que les ménages ont pu constater en 2022, et devraient connaître également en 2023, par rapport à 2019. Et au risque de surprendre, malgré le contexte socio-économique actuel, ce dernier continue de progresser au Grand-Duché.

On parlera bien ici de pouvoir d’achat, c’est-à-dire de la quantité de biens et de services qu’un ménage peut acheter. Si les revenus d’un foyer sont supérieurs à la hausse des prix, le pouvoir d’achat augmente ; dans le cas contraire, il diminue.

Le rôle essentiel de l’index et des mesures de soutien

Ce sont peut-être des petits « riens » mais qui, mis bout à bout, font un grand « tout » pour bon nombre de ménages luxembourgeois.

En tenant compte de la limitation de la hausse du prix du gaz à + 15 % (par rapport au niveau de septembre dernier), du gel des prix de l’électricité sur l’ensemble de l’année 2023, de la baisse de 1 point de la TVA (pour les taux normal, intermédiaire et réduit) pour cette année et de la réduction de 15 centimes d’euros par litre de mazout du 1er novembre au 31 décembre (toutes figurant parmi les mesures de soutien à la population et à l’économie issues de la dernière tripartite), le Statec a fait ses calculs.

Et les résultats donnent des chiffres vertigineux : en imaginant que ces mesures n’aient pas été mises en place, le prix de l’électricité se serait par exemple envolé de près de 50 % en janvier 2023 et celui du gaz aurait connu plusieurs hausses consécutives : +93 % en octobre 2022, +10 % en novembre et près de 30 % en janvier dernier !

De même, l’inflation aurait, elle, grimpé jusqu’à 6,8 % fin 2022 avant de tutoyer les 8 % en 2023. Ceci aurait entraîné le paiement de cinq tranches indiciaires : une au 4e trimestre 2022, une au 1er trimestre 2023 (confirmée au 1er février), une autre en avril prochain (confirmée également : il s’agit de celle reportée du printemps 2022) ainsi que deux indexations supplémentaires aux 2e et 4e trimestre de l’année en cours.

Effets positifs sur les foyers les plus modestes

Ces mêmes mesures, ajoutées aux index confirmés pour cette année, auront bien un impact positif sur le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes. Pour l’expliquer, le Statec rappelle que si « les ménages aisés voient leurs dépenses diminuer d’un montant absolu plus élevé que les plus modestes », il faut garder à l’esprit que « cette diminution des dépenses représente une proportion plus importante des dépenses totales des ménages les plus modestes ».

En clair, « les ménages les plus fragiles consacrent une partie plus importante de leur budget aux dépenses d’énergie » résume l’institut statistique luxembourgeois. Prenons pour illustrer le pouvoir d’achat estimé des ménages considérés comme « les plus modestes » pour 2023 : le Statec l’évalue à 423 euros sans l’index et l’instauration des mesures de soutiens, contre 1 023 euros avec ; la différence est incontestable. Dans la catégorie des ménages dits « modestes », on passe de 1 834 à 2 049 euros.

À l’inverse, les catégories les plus aisées perdent donc du pouvoir d’achat, les ménages les plus riches passant par exemple de 9 288 euros sans index ni mesures de soutien à 7 903 euros une fois ceux-ci mis en place.

Précisons que par rapport à 2019, les ménages les plus aisés ont malgré tout vu leur pouvoir d’achat augmenter. Au final, ces mesures du soutien issues de la dernière tripartite auraient donc un effet que le Statec qualifie de « redistributif », profitant aux plus fragiles.

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