Mercredi soir, la Maison du Luxembourg a organisé une réunion d’informations sur les bourses d’études luxembourgeoises à Thionville. Jerry Lenert, coordinateur et Mirko Mazzi, chef de bureau adjoint au CEDIES ont présenté le système d’aides financières proposées par le Luxembourg.

Des conditions d’obtention, aux délais à respecter, en passant par les montants, ils ont aussi répondu aux différentes questions, notamment sur les conditions d’éligibilité des formations ou encore sur le sujet sensible des APL (Aide Personnalisée au Logement versées par la France).

Les frontaliers étaient nombreux à avoir fait le déplacement dans la salle du Casino de Thionville. Et si pour certains, le but était d’en apprendre plus sur les possibilités offertes par le Grand-Duché, pour d’autre, c’était l’occasion de faire part de leur mécontentement.

Ambiance tendue sur le sujet des APL

Lors de cette réunion, le sujet des APL a clairement fait réagir les nombreux parents présents dans la salle. Les frontaliers ne comprennent pas la loi actuelle qui déduit le montant des APL de la bourse octroyé aux enfants de frontaliers, alors qu’il ne l’est pas pour les Luxembourgeois qui étudient en France. Cette situation est vécue comme une discrimination.

Monsieur Lenert a très bien expliqué les choses, mais la question de fond qui nous intéresse, c’est la question politique, notamment les APL, déclare Louis, père d’un jeune étudiant. Je comprendrais tout à fait qu’on me refuse la bourse s’il y a une règle claire applicable pour tout le monde, mais là ce n’est pas le cas“.

Pourtant, sur ce sujet, Jerry Lenert reste inflexible : “Je ne suis pas un politicien, je ne fais pas la loi. Je suis juste le technicien qui explique comment cela fonctionne“.

Il explique que le traitement est le même pour tous : “tous les avantages financiers versés par le pays de résidence à l’étudiant sont retranchés de l’aide financière, c’est pour cela que les APL sont déduite des bourses des étudiants français (ndlr : puisqu’elles sont versées par leur pays de résidence) et elles ne sont pas déduites pour un étudiant belge, allemand ou luxembourgeois qui ferait ses études en France, puisque ce n’est pas son pays de résidence“.

Attendre la réponse du Ministre…

Pour Anne Grommerch, maire de Thionville, il faut encore patienter une quinzaine de jours, le temps d’avoir une réponse du Gouvernement à la question parlementaire posée par la Députée Taina Bofferding

Mais elle ne compte pas s’arrêter là : “J’interpellerai encore Claude Meisch (Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) à ce sujet, car il y a un réel sentiment d’injustice. Je comprends la règle de l’anti-cumul, ce que je ne comprends pas c’est qu’on ne l’applique pas dans l’autre sens” explique-t-elle à lesfrontaliers.lu, en marge de la réunion.

De plus, le maire de Thionville fera partie de la délégation officielle qui accompagnera le Président de la République française, François Hollande, vendredi au Luxembourg : “même si la journée est bien remplie et bien chronométrée, je pense que c’est un sujet qu’on arrivera à aborder à un moment ou un autre” nous confie-t-elle.

Selon le Ministre, pour le semestre d’hiver de l’année 2014/2015, 18.400 dossiers de demande d’aide financière ont été acceptés, 1.200 refusés et 7.500 ne sont pas encore clôturés.

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