Ne parlez plus de crise… de vagues, de secousses, de difficultés passagères d’accord. Mais surtout le message à bien faire entrer dans les têtes à l’issue de la tripartite Industrie était, ce 18 avril : l’industrie luxembourgeoise est loin d’aller mal. Reste qu’un point d’étape s’imposait entre partenaires sociaux.

En effet, les trois annonces, coup sur coup, de licenciements envisagés chez DuPont Teijin Films, Husky et John Zink (300 postes en péril) laissaient présager une douloureuse loi des séries. Il y a encore quelques semaines, dans ces sociétés, il était question de plan social. Des choix de management que la mobilisation des syndicats, des ministères de l’Economie et du Travail comme du patronat (Fédil) a déjà réussi à muer en plan de maintien dans l’emploi. Un choix plus en adéquation avec le dialogue social “à la Luxembourgeoise”.

Mercredi, chacun est ressorti plus optimiste à l’issue des deux heures de réunion. « On s’est vu, on a parlé, on a écouté, on s’est respecté et je crois même être plus positif en disant que on s’est compris ! », résumait même Stefano Araujo, secrétaire central OGBL, qui siégeait avec son homologue LCGB.

Anticiper les bobos

La Fédération des industriels luxembourgeois n’a pas caché que les temps étaient délicats. Coûts salariaux en progression, hausse des tarifs de l’énergie, concurrence US revigorée, subventions publiques encore un peu basses pour soutenir la transition énergétique des entreprises, difficultés de recrutement pèsent sur l’industrie nationale. Message entendu par les ministres Franz Fayot et Georges Engel qui préfèrent parle de « défis » que de « problèmes »…

Du dialogue, plusieurs pistes sont nées. A commencer par une vigilance accentuée de la part du Comité de conjoncture qui, mois après mois, valide ou non les demandes de chômage partiel des entreprises en difficulté. Il faut suivre cela comme un indicateur des sites ou des secteurs qui connaitraient un trou d’air dans leur activité. Cela afin d’éviter un crash possible, estiment les partenaires.

L’idée étant de ne plus faire du Comité de conjoncture un simple outil de constat des dégâts qui met un pansement social, mais bien un organisme capable d’anticiper les bobos.

D’ailleurs pour que le suivi du secteur soit mieux assuré et les informations partagées, il a été convenu qu’un point Industrie spécifique pourrait désormais se tenir chaque trimestre. Là encore afin de manœuvrer avec réactivité face aux problèmes qui pourraient se présenter.

Le Comité permanent du travail et de l’emploi  (CPTE) va aussi se pencher sur le renforcement des mesures disponibles dans le cadre des Plans de maintien dans l’emploi décidés. « Il faut que cela soit plus agile, plus vif dans les réactions que l’ensemble des intervenant du milieu du travail peuvent apporter », insiste Stefano Araujo.

Ainsi, l’ADEM a un rôle primordial à tenir dans la collecte des postes disponibles et la circulation de cette information auprès des employeurs qui -temporairement et sous condition- demanderaient à se “séparer” d’une partie de leurs personnels. Des mises à disposition utiles pour les sociétés demanderesse de renforts qualifiés et réconfortantes pour les industriels qui pourraient retrouver leurs agents au terme de ce prêt de main-d’œuvre.

A deux semaines du 1er mai et de la Fête du travail, l’apaisement semble donc bien retrouver entre partenaires. Et les ministres concernés de bien insister, répéter et marteler : « Il n’y a pas de crise générale dans le secteur industriel ! »

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