« Il y a 30 ans, lorsque j’ai débuté comme viticulteur, il était très facile de trouver des gens pour donner un coup de main pendant les vendanges », se souvient Guy Krier. Mais pour le président des vignerons indépendants du Luxembourg comme pour ses collègues, tout cela n’est plus qu’un lointain souvenir. Désormais, au sortir du mois d’août, il devient de plus en plus difficile de trouver du personnel.

Pourtant, il en faut des bras ! Pour une cave qui compte 10 hectares de pieds de vigne, une bonne douzaine de vendangeurs sont nécessaires. Pour 20 ha, une quinzaine d’aides seront bienvenues, etc. Autant d’effectifs que les 149 exploitations viticoles du pays s’arrachent toutes en même temps…

Ces dernières années, pour aider les caves à disposer d’équipes suffisantes pour vendanger vite et bien, l’ADEM est donc venue apporter son renfort. Piochant dans le listing des demandeurs d’emploi inscrits auprès de l’Agence ou jouant au “sergent recruteur” pour gonfler les rangs. En 2021, l’ADEM a ainsi recruté une trentaine de saisonniers. Et elle remet ça cette année.

Changement de main d’œuvre

Ainsi, l’Agence pour le développement de l’emploi au Luxembourg organise un “Jobday” spécial vendanges ce vendredi 28 juillet, à l’Institut viti-vinicole de Remich. Les vignerons en manque de bras viendront y rencontrer les candidats présélectionnés par l’Adem, qu’ils viennent du Grand-Duché, de Lorraine ou de l’Allemagne voisines.

Généralement, la période des vendanges s’étale sur 18 jours. Un temps restreint où sont mobilisés un maximum de “forces”. Mais la brièveté de la mission n’empêche par les exploitants de devoir s’astreindre au Code du travail. Il n’est d’ailleurs pas rare que l’Inspection du travail vienne effectuer des contrôles au milieu des vignes pour voir si tous les contrats sont bien en règle. « Tous ceux qui viennent chez nous doivent être en mesure de présenter une carte européenne d’assurance maladie », explique donc Anouk Bastian du Domaine Mathis Bastian.

D’ailleurs, côté personnels, l’épisode Covid a marqué un virage. En effet, les limitations sanitaires et de circulation ont entraîné une baisse des salariés venant d’Europe centrale ou de l’Est pour s’échiner à cueillir les grappes. Plus de Luxembourgeois et de frontaliers ont donc refait leur apparition pour compenser le manque de Polonais ou de Roumains.

Mais, en cette saison, les vignerons du Grand-Duché doivent aussi faire face à la concurrence des États voisins. En effet, les rives de Moselle côté allemand et français ont aussi leurs raisins qu’il faut vite ramasser. Ouf, en proposant une meilleure rémunération, les exploitants luxembourgeois restent “compétitifs” pour qui recherche ce type de travail exigent.

Alors que le raisin se satisfait du retour de l’humidité et de la fraîcheur (après les épisodes de fortes chaleurs), les viticulteurs eux restent inquiets. Car si trouver des aides est une préoccupation, suivre la météo pour les dernières semaines de murissement des grains est une angoisse quotidienne. Rien ne serait pire qu’un gros orage !

 

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