Marc, la quarantaine est formateur en communication. Il a monté sa propre structure au Luxembourg, il y a une dizaine d’années. Originaire de Metz, il a implanté ses bureaux dans une zone d’activités proche de Gasperich.

Son travail n’est pas un “ nine-to-five,” comme il se plaît à le dire : “On doit s’adapter aux besoins et aux horaires de formation du jour. Pour cela, on apprend avec le temps à mieux s’organiser“.

Pour lui, être à la fois chef d’entreprise et frontalier pose un certain nombre de défis : “Cela impose parfois des journées de marathonien, au cours desquelles on va vraiment condenser les rendez-vous, accorder moins de temps aux gens… Mais à l’inverse, cela permet d’être plus efficace et plus synthétique,” précise-t-il.

Savoir prendre et donner

Un choix qu’il assume complètement. Passionné de langues, il s’est d’ailleurs mis rapidement au luxembourgeois : “Je le pratique avec les administrations, ce qui est important, quand on travaille dans le pays. Et quand les mots ne viennent pas, on passe à l’allemand, au français, voire à l’anglais. Il faut jouer le jeu. Ce n’est pas le tout de prendre : il faut aussi et avant tout savoir donner,” explique-t-il.

S’il a choisi de s’établir au Luxembourg, c’est parce que l’activité et le marché y étaient porteurs : “La demande et la clientèle sont là, elles sont pérennes, et elles se renouvellent aussi. De fait, j’arrive ainsi à percevoir un salaire moyen de 2.000 à 3.000 euros nets par mois.”.

Efficacité administrative luxembourgeoise

Pour ce qui est de l’entrepreneuriat et du salariat, le pays présente pour Marc des avantages par rapport à la France : “Y ayant auparavant eu ma propre structure, j’ai pu comparer les temps de traitement d’un dossier, les rapports au client, l’impact sur la trésorerie, la relation fournisseurs,” se rappelle-t-il.

Et finalement j’ai pu me rendre compte qu’un même dossier ou une même formalité étaient bouclés plus rapidement et de manière assez simple au Luxembourg.”.

Au Grand-Duché donc, son activité est porteuse et portée, alors qu’en France ce n’est pas forcément le cas actuellement, selon Marc : “En quelque sorte, le temps et l’énergie perdus dans les trajets sont finalement compensés par le gain de temps réalisé dans les formalités courantes administratives et d’affaires.”.

On n’a pas à courir après son argent

Et comme beaucoup de frontaliers, il est par nature pressé ; ce qui n’est pas sans effets bénéfiques : “J’ai le souci de faire les choses bien et rapidement, car mon temps reste quand même compté : il ne faut pas rater son train, ni son bus… Je vais donc quand même assez vite en besogne, dans le bon sens du terme.“.

Autres avantages pour le chef d’entreprise qu’il est : les dettes sont honorées dans les temps, comme en Allemagne, indique-t-il : “Les réclamations sont peu nombreuses, on n’a pas à courir après son argent, comme on peut le vivre en France. Les relations avec les clients sont stables et durables.”.

Les Luxembourgeois ont été malins

C’est pour lui un gage de qualité et de confiance, qui n’a pas de prix. “C’est un gros souci en moins. Les Luxembourgeois ont donc été malins pour prendre et valoriser le meilleur de ce qui se fait chez leurs voisins. Le Luxembourg est une mosaïque qui continue à se construire au fil du temps.”.

Et si pour Marc les différences de cultures et de langues peuvent parfois créer des malentendus, “les gens essaient rapidement de trouver des solutions. Et pas forcément de chercher des faux problèmes par ailleurs…“.