26 % des salariés du Luxembourg ont bénéficié d’avantages en nature en 2018, indique le Statec dans son dernier numéro de Regards. Ceux-ci peuvent être de plusieurs sortes et sont un appât utilisé par les employeurs pour attirer ou fidéliser les travailleurs.

Les plus répandus sont, de loin, alimentaires avec les chèques repas, les repas gratuits ou la cantine dont ils ont été 18 % à profiter.

8 % se sont vus attribuer une voiture de société pour usage privé, 5 % se sont faits rembourser leurs frais de transport ou de parking, 4 % ont été gratifiés d’un téléphone (ou les frais téléphoniques ont été pris en charge), 2 % d’un ordinateur, 1 % de taux d’intérêt préférentiel.

Ils n’étaient que 0,3 % à occuper un logement de fonction et 0,2 % à voir les factures de chauffage et d’électricité prises en charge par la société.

Le secteur des services, principal bénéficiaire

De manière générale, les avantages en nature comptent pour 1,4 % de la rémunération totale des salariés. C’est dans le secteur des services que la proportion de bénéficiaires est la plus importante : ils étaient 28 %, deux fois plus que dans l’industrie ou la construction.

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Parmi ces employés du secteur tertiaire, 45 % de ceux qui prestent pour des entreprises aux activités financières, d’assurance, immobilières, scientifiques ou administratives possèdent des avantages dans leur rémunération.

Presque un cadre sur deux en partie rémunéré par des avantages

Par ailleurs, plus l’entreprise est grande, plus les chances de se voir proposer des avantages en nature augmentent : ils étaient 29 % dans ce cas dans les sociétés de plus 50 personnes, 24 % dans celles comprenant entre 20 et 49 personnes et 20 % dans celles de moins de 20 personnes.

En outre, plus le statut est élevé, plus les avantages sont fréquents. 48 % des cadres sont en partie rémunérés de la sorte contre 33 % des techniciens ou des salariés de professions intermédiaires, 26 % des employés administratifs et 12 % des travailleurs manuels.

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Ce sont également les cadres qui conduisent le plus souvent en voiture de sociétés (35 %), avantage moins commun pour les salariés des professions intellectuelles (14 %) et encore moins pour les travailleurs manuels (3 %).

Deux fois moins de femmes que d’hommes à profiter d’une voiture

Là où le bât blesse, comme souvent, c’est au niveau de la répartition en des avantages en fonction du sexe. 31 % des hommes disposent d’avantages contre 21 % des femmes.

Ces dernières sont deux fois moins nombreuses que les hommes à profiter d’une voiture de fonction ou de la prise en charge des frais de parking/transport.

Le Statec précise que le problème est plus profond et qu’il faut regarder de côté de la structure sociétale. Deux tiers des cadres dirigeants sont en effet des hommes tandis que 60 % des effectifs administratifs sont constitués de femmes.

Enfin, signer un CDI confère quatre fois plus de chances de profiter d’avantages en nature que dans le cas de CDD.

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