La Grande Région deviendra-t-elle bientôt un Grand Paris ?
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Mobilité

La Grande Région deviendra-t-elle bientôt un Grand Paris ?

La Région Grand-Est et le ministère de la mobilité et des travaux publics du Luxembourg ont des projets de grande envergure pour fluidifier les trafics ferroviaires et autoroutier en Grande Région. Mais il faudra s'armer de patience.

Publié par Sarah G. Melis le 29/06/2023 à 13:06

Le gouvernement français n’a, pour l’heure, toujours pas signé l’accord-cadre européen accordant plus de télétravail aux frontaliers. Pourtant, le texte est censé entrer en vigueur ce 1er juillet.

En attendant, la Région Grand Est et le Luxembourg oeuvrent pour fluidifier le trafic routier et ferroviaire. Mais la patience des français est mise à rude épreuve, et ce jusqu’à au moins… 2035.

Mercredi 28 juin, François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux Publics, et Franck Leroy, nouveau président de la région Grand-Est, se sont réunis pour « rassurer », les quelques 100.000 frontaliers français.

« Nous avons de grandes ambitions et travaillons sur des projets de grande envergure qui nécessitent du temps », a ainsi rappelé Franck Leroy, en introduction. Du temps dont les frontaliers français manquent cruellement tant ils le passent sur les routes, ou à bord de trains toujours plus bondés.

Trafic ferroviaire

Du côté français

Les élus ont rappelé les objectifs du protocole de Paris, signé en 2018 et cofinancé par la France et le Luxembourg pour un total de 460 millions d’euros.

Parmi les aménagements prévus et en cours de réalisation : l’augmentation de la capacité électrique, l’allongement de quais des gares entre Hettange-Grande et Metz, la construction d’un centre de maintenance à Montigny-lès-Metz.

D’autres projets comme la construction des P&R prévus à Longwy et Thionville, la reprise du plan de voies de Thionville, la suppression de passages à niveau entre Thionville et la frontière, l’optimisation des flux voyageurs en gare de Thionville, et l’ajout d’une troisième voie de Fret côté français avant la frontière franco-luxembourgeoise, sont compris dans l’enveloppe de financement.

Franck Leroy a également annoncé  sa volonté de multiplier par 2,5 le nombre de places dans les trains à l’horizon de 2030. L’objectif étant de passer de 9.000 places à 13.500 places en 2025 et 22.500 places d’ici 2030.

Outre la rénovation prévue de 41 rames, l’élu français a annoncé l’achat, pour 118 millions d’euros, de 16 rames de trains en provenance de Normandie, qui devraient être livrées entre entre 2024 et 2026.

Le but d’ici 2028-2030, étant d’offrir un service comparable au RER francilien : un train toutes les 7 minutes 30 au départ de Thionville, un train toutes les 10 minutes au départ de Metz et un train toutes les 30 minutes au départ de Nancy.

La SNCF est-elle disposée à suivre cette cadence?

« A long terme, et en tenant compte de l’évolution croissante du nombre de frontaliers attendus dans les années à venir, on basculera à un autre système de transports qu’on appelle le masse transit, qui nous ferait passer sur un trafic de masse. Evidemment sans des travaux d’une grande envergure, il serait impossible d’arriver à un niveau de performance tel que souhaité », rappelle Franck Leroy.

Si « l’on peut douter des capacités de la SNCF à supporter ces projets d’envergure sans appui », le président de la Région entend, bien avant 2030 engager une réflexion sur la création d’une société de projets­, telle que la société du Grand Paris.

Pour rappel, en juin 2010, la loi portant création du Grand Paris Express est votée. Pour piloter ce projet inédit, l’État français crée dans le même temps la Société du Grand Paris, un établissement public dédié à sa réalisation.

L’ampleur du Grand Paris Express, sa complexité et l’ambition qui lui a été donnée, nécessitaient, qu’une structure destinée expressément à cet usage, puisse disposer de financements et de ressources propres.

La Société du Grand Paris fait partie aujourd’hui des grands maîtres d’ouvrage. Elle compte près de 1.000 collaborateurs formant une équipe pluridisciplinaire de haut niveau. Son modèle de financement solide, basé sur l’emprunt et adossé à des recettes fiscales affectées, lui permet de garantir la réalisation du Grand Paris Express dans des délais optimisés.

Pour qu’un tel projet soit réalisable sur l’axe Metz-Luxembourg, Franck Leroy assure avoir déjà engagé des discussions avec les acteurs concernés. « Une loi vient d’être adoptée au parlement pour offrir la possibilité aux territoires provinciaux confrontés à des problématiques de création de service express métropolitains, de créer des sociétés de projets », explique-t-il. L’affaire sera donc à suivre.

Du côté luxembourgeois

Le ministère de la Mobilité et des Travaux Publics luxembourgeois a rappelé le plan national de mobilité présenté en 2022, qui finance à 100% des projets permettant d’assurer la bonne arrivée des trains français au Luxembourg.

Sont prévus le doublement de la ligne de Luxembourg à Bettembourg sous couvert d’une loi de financement d’un montant d’environ 300 millions d’euros, le dépôt de lois de financement pour la reconstruction de la gare de Bettembourg, la réalisation d’une partie d’un sas fret au niveau de l’entrée côté français du triage de Bettembourg-Dudelange.

Le Luxembourg entend également construire la nouvelle Gare de Howald qui assurera la desserte des quartiers sud de la capitale, permettant à ceux qui travaillent dans cette zone de ne plus avoir à prendre un bus depuis la gare centrale.

Sont également prévus le réaménagement complet de la gare de Luxembourg pour accueillir les trains supplémentaires, optimiser le plan des voies et l’utilisation des quais. Le but étant ici d’éviter la répercussion du retard d’une ligne sur une autre.

Trafic routier

La Région Grand Est a en outre évoqué le projet du développement de l’A31 bis, au terme d’une enquête publique qui sera ouverte en 2024. Les travaux devraient être échelonnés entre 2027 et 2035, selon les résultats de l’enquête.

François Bausch a également rappelé le projet de la mise à 2×3 voies de l’autoroute A3, avec un élargissement de la bande d’arrêt d’urgence. Celle-ci devraient donner la priorité aux bus des transports en commun. Les travaux, qui ont débuté en 2022 devraient être finalisés pour 2030.

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