La Lorraine Nord fournit la majeure partie des 122.000 frontaliers français travaillant au Luxembourg. Mais ces dernières années, ce ne sont pas seulement de Thionville ou Metz que proviennent ces navetteurs ; les villages à la frontière ont ainsi vu bondir une nouvelle population vivant à la campagne et filant gagner sa vie au Grand-Duché.

Sauf que ce regain démographique se traduit, jour après jour, par un engorgement de plus en plus fort des routes traversant ces territoires ruraux. Ces bouchons, qui n’étaient jusqu’alors que “le privilège” de l’A31 et de l’A3, sont aujourd’hui partagés sur des départementales et voies pas forcément calibrées pour accueillir un tel flux. De l’utilité donc d’accélérer sur le covoiturage pour les Communautés de Cattenom, de Bouzonville et l’Arc mosellan pour tenter de réduire la progression du nombre de véhicules en circulation.

« Nous partageons cette même problématique : être des zones essentiellement campagnardes, à deux pas du Luxembourg et fortement impactées par ces mouvements de frontaliers. À eux seuls, ces salariés peuvent représenter entre un tiers à 70% de la population active qui vit dans nos communes », souligne Arnaud Spet, président de l’Arc Mosellan.

Facile et moins cher

Chaque intercommunalité a donc décidé d’investir 10.000 euros chacune pour encourager conducteurs et passagers de son territoire à faire voiture commune. Et cela en se rapprochant du service Blablacar Daily pour la partie opérationnel du service (mise en relation, rétribution). Un partenaire qui met lui aussi de sa poche dans l’opération tout comme le Fonds vert européen participe au financement.

Ainsi, chaque passager qui s’inscrira dans cette démarche vertueuse bénéficiera de 10 trajets offerts, puis devra s’acquitter de 50 cents par voyage covoituré. Pas cher donc.

Le conducteur, lui, pourra toucher 2 € minimum par trajet, et cela tout en pouvant bénéficier de la prime de 100 euros mis en place par l’État français. Avantageux donc.

Mais dans l’esprit des trois présidents signataires, pas question de limiter ce service aux seuls frontaliers.

« Nos territoires n’ont pas forcément les trains ou les bus qui permettent à tous de se déplacer facilement. Une partie de nos plus de 75.000 habitants n’a pas de moyen de transport, je pense à certains seniors, adolescents ou ménages en difficulté. Disposer maintenant d’une plateforme pour possiblement aller à Metz, Thionville ou dans les environs pour y faire un achat, prendre un rendez-vous médical est une facilité que nous pourrons maintenant fournir plus facilement à nos ainés, aux familles, aux jeunes », ajoute Arnaud Spet au nom de ses collègues Armel Chabane et Michel Paquet.

Allez, ça se tente…

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