On trouve sur la toile de nombreuses descriptions de ces chenilles aux longs poils urticants qui se déplacent à la queue-leu-leu et qui construisent d’étranges nids faits de fils très fins…

On découvre qu’elles se nourrissent, d’aiguilles de pin, de feuilles de chêne… On sait qu’elles deviennent des papillons aux couleurs ternes, qui vivent à peine plus d’une nuit. Mais les femelles ont le temps de pondre des quantités d’œufs assez étonnantes.

Bref, nous voilà bien prévenus : si nous voyons une longue procession de chenilles traverser notre terrasse, il faut immédiatement prendre toutes les mesures suggérées sur la toile, et prévenir la mairie…

Mais la plupart du temps, on ne les voit pas. Du coup, on ne comprend pas ce qui nous arrive lorsque notre cou, notre dos, ou nos jambes se couvrent de boutons ou de plaques rouges qui démangent terriblement. Et qui peuvent même créer de graves allergies. Nos animaux de compagnie peuvent également être atteints, particulièrement au niveau de la langue.

En outre, il faut savoir que les nids abandonnés par les chenilles contiennent encore des millions et des millions de poils urticants et les délivrent à chaque coup de vent durant des années.

Intervenir lorsqu’elles sont jeunes

La question est donc de savoir comment s’en prémunir. Il faut d’emblée préciser qu’aucun moyen ne permet d’éradiquer complètement les chenilles processionnaires du chêne. Il n’en est d’ailleurs aucunement question.

Le tout est d’intervenir au bon moment tout en respectant la nature. « Lorsque les chenilles sont encore jeunes et donc sensibles aux préparations insecticides, mais que les feuilles sont déjà suffisamment déployées pour recevoir le produit », précise le ministère l’Agriculture français sur son site.

Dans le cas du secteur Guénange-Bertrange, le traitement par hélicoptère est impossible comme l’a précisé la mairie de Guénange. Celui-ci n’est autorisé qu’à une distance minimale de cinquante mètres de tous points sensibles, à savoir, des habitations, des cours d’eau, exception faite des cas de santé publique.

Trois méthodes

Il existe :

  • Des moyens chimiques avec l’application d’un insecticide : le diflubenzuron. Celui-ci doit être diffusé en période hivernale ;
  • Des traitements biologiques comme les produits à base de Bacillus thuringiensis, un concentré de bactéries retrouvés dans l’air et les sols. Les premières interventions doivent survenir début mars puis se répéter au cours des mois de juillet, août et septembre. La pose de nichoirs à mésanges, comme cela a été fait à Guénange, constitue une autre alternative ;
  • Des solutions mécaniques, à savoir la coupe et le brûlage des branches ou des arbres porteurs de nids ou de pré-nids.

En Bretagne, dans un camping situé à Arzon, les services spécialisés sont même intervenus à l’aide de pistolets de paintball pour répandre des phéromones, comme l’a relevé francetvinfo.fr. Les balles tirées sont biodégradables et ne présentent aucune toxicité.

Le but de la manœuvre est de « noyer » les chenilles mâles dans un nuage de phéromones pour les empêcher de se reproduire avec les femelles.

En tous les cas, s’il y a bien des méthodes pour atténuer la gêne, aucun remède, aussi radical soit-il, ne fera disparaître l’insecte. Il reste, même s’il occasionne des incommodités ponctuelles, un être vivant et un membre à part entière de la faune.