Ludivine Dedonder a pesé ses mots. Choisi les termes les moins choquants. Mais la voix de la ministre a trahi son émotion à l’heure d’évoquer ce qui a pu se passer, près d’Huy, au sein du 4e bataillon de génie d’Amay ces dernières années. Des faits suffisamment graves pour que la ministre de la Défense ordonne la dissolution de tout un peloton de cette unité, un geste « probablement unique » dans l’histoire récente des forces armées belges.

Officiellement, parle de “problèmes structurels“. Mais en conférence de presse, la responsable des quelque 27.000 militaires constituant la Défense a été plus précise. Ainsi, certains actes commis lors d’entraînements, bizutages ou rituels d’intégration ont dépassé les limites tolérables. Rien à caractère sexuel ou raciste, semble-t-il, plutôt des comportements humiliants portant parfois « atteinte à l’intégrité physique » des soldats-victimes.

Des enquêtes administrative interne et judiciaire ont été lancées pour faire toute la lumière sur les faits. On parle là de « coups et blessures », « chantages » et « pressions » pratiqués aussi bien par de jeunes recrues que de militaires plus expérimentés, officiers, sous-officiers comme soldats du rang. « Un silence était imposé » dans ce peloton de quelques dizaines d’hommes. Le tout sous fond d’alcool…

Certitude  : « Une ligne rouge a été largement dépassée par certains », a admis l’amiral Hofman commandant de l’ensemble des troupes belges.

Et déjà, des militaires ont déjà été  «écartés » de leur poste et certains , d’autres  « mutés » loin du bataillon installé non loin de Liège. La suite des investigations pourraient aboutir à des sanctions bien plus sévères au vu de la gravité des faits.

Suivez aussi nos actualités sur Instagram