Donald Trump n’est pas à une provocation près. À l’égard de ses propres concitoyens comme des États alliés avec qui, notamment, les USA partagent des accords militaires comme c’est le cas avec les 30 autres pays membres de l’OTAN. Et c’est précisément certains de ces gouvernements qui viennent d’être ciblés par le milliardaire en pleine campagne pour une possible investiture à la présidence américaine.

Ainsi, en meeting, le politicien républicain a-t-il pointé du doigts les pays de l’Organisation du Traité de l’Atlantique qui n’investiraient pas suffisamment dans leur système de défense. En clair : qu’ils ne comptent plus sur un soutien US quand ils seront possiblement attaqués par la Russie. Trump reprochant à certains de ne pas tenir l’engagement des 2% de Produit intérieur brut (PIB) dédié aux forces et systèmes militaires. Pour l’OTAN, cela représente 18 nations (plus de la moitié donc !). Et le Grand-Duché est du lot.

Avec près de 590 millions d’euros actuellement consacrés à sa défense, le Luxembourg devrait plus que doubler son effort pour répondre à l’exigence fixée par l’OTAN. L’effort est important… mais la bonne volonté est là. Et que ce soit le nouveau Premier ministre ou la ministre de la Défense Yuriko Backes, cette perspective a déjà été clairement évoquée.

Ainsi, dans l’Accord de coalition signé par la nouvelle majorité CSV-DP, est-il indiqué que le Luxembourg va s’engager porter son effort de défense « à 1% PIB jusqu’en 2028 ». Pour l’heure, le ratio serait plutôt de 0,8%.

Infographie: Les dépenses militaires au sein de l'OTAN | Statista

Mais que Donald Trump ne peste pas : Luc Frieden et le gouvernement luxembourgeois indiquent bien avoir comme objectif « d’accroître, à moyen terme, l’effort de défense à la hauteur de 2% du PIB ». Le pays respecterait alors la décision actée lors du sommet de l’OTAN à Vilnius en juillet 2023, plutôt que l’invective du candidat républicain…

Au-delà de la situation luxembourgeoise, plus d’un chef d’État européen a dû “trembler” face au pic de l’ancien président américain. Paris, Berlin, Bruxelles personne ne marche au pas. Même si la France, l’Allemagne ou la Belgique ont considérablement augmenté leur contribution à l’OTAN ces dernières années, le palier des 2% n’est toujours pas atteint.

Alors que l’Europe s’apprête à célébrer les 80 ans du Débarquement allié cet été, il y a visiblement des troubles à régler dans le camp allié. Heureusement qu’en 1944 les States n’avaient pas eu la mauvaise idée de négocier leur engagement militaire aux contributions des pays envahis.

Autre temps, autres mœurs. Trump n’est pas Roosevelt et l’ennemi n’est plus l’Allemagne. La menace venant plutôt de Moscou… et Washington demain ?

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