Pas certain que Cyril Perrichon obtienne gain de cause. Mais l’auteur de la pétition n°2519 aura déjà sa cible : celles et ceux qui comme lui estime que la chasse représente « une torture envers les animaux traqués et ne leur laisse aucune chance».

En deux semaines, sa proposition d’en finir avec la chasse type battue a dépassé les 4 500 soutiens. Soit le double du nombre de chasseurs actuellement détenteurs d’un permis au Luxembourg (2 300, selon le dernier relevé de la Fédération Saint-Hubert).

Le pétitionnaire estime également que les battues sont dangereuses pour les promeneurs en forêt. Des marcheurs qui, selon lui, « doivent faire face à une meute de chiens dressés pour exténuer un animal et hyper excités». Les députés devront aussi entendre (et discuter) sur cet autre reproche : « De quel droit ces chasseurs se permettent de privatiser les bois pour leur hobby sanglant ?»

Le rôle de régulateur

A coup sûr, il se trouvera des parlementaires pour aller dans le sens des revendications. Cependant, difficile d’imaginer que le Grand-Duché ne tire une croix sur cette pratique de “prélèvement dans le milieu naturel”.

En effet, le pays est déjà un de ceux en Europe qui limite le plus dans le temps la période de battue. De la mi-octobre à la mi-janvier.

Ensuite, parce qu’en décidant des plans d’abattage annuels, l’administration confie un rôle de régulateurs aux chasseurs. Cela afin d’éviter que certaines espèces ne deviennent trop envahissantes, ou gênantes pour les activités humaines.

On pense tout particulièrement aux sangliers dont le nombre n’a cessé de croitre ces dernières années, avec les dégâts causés aux cultures entraînés par cette prolifération de groins à nourrir…

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Mi-novembre, la ministre de l’Environnement avait indiqué qu’entre 2018 et 2021, un peu plus de 22 600 sangliers avaient été abattus au Grand-Duché. Soit 130% de l’objectif attendu.

La ministre Joëlle Welfring avait profité d’une réponse parlementaire pour regretter que les chasseurs tirent plus facilement les mâles parmi les espèces sauvages dont seulement eux sont porteurs de cornes ou bois. « Cela pourrait indiquer que la chasse au Luxembourg est encore en partie axée sur les trophées. Mais une régulation efficace de la population est seulement possible s’il y a une forte intervention dans le stock femelle », avait-elle alors insisté.

Elle aura l’occasion de faire valoir son point de vue, et qui sait celui de son parti déi Gréng, lors du débat public à la Chambre des députés. Discussion à laquelle elle sera convié dans les prochains mois.

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