L’inhumation n’a plus les faveurs des familles de défunts au Luxembourg. Le bilan 2022 du crématorium de Hamm, unique structure du genre au Grand-Duché, est là pour le prouver. L’an passé, 3.120 défunts ont eu recours à ses services. Soit plus de 7 morts luxembourgeois sur 10.

Ouvert voilà 18 ans, le crématorium voit ainsi son activité se renforcer année après année. On parle de 60 incinérations par semaine en moyenne aujourd’hui. Et comme le rythme ne cesse d’aller crescendo, il faut revoir les équipements pour des modèles de four plus performants.

Déjà, un four a été changé voilà 5 ans et d’ici la fin de cette année, le second sera remplacé lui aussi, a confié la directrice du site à RTL. L’idée est d’être en capacité de monter à 75 incinérations hebdomadaires si besoin. Et s’il le faut la structure est même prête à revoir ses horaires de fonctionnement.

L’humusation en question

Signe que l’incinération a désormais pris le pas sur la traditionnelle inhumation, à Luxembourg, ce ne sont plus dans les cimetières de la Ville (et leurs 15.000 concessions) que reposent le plus de défunt mais bien dans le Jardin du souvenir du crématorium de Hamm.

Au Grand-Duché, l'incinération d'une personne décédée ne peut avoir lieu que sur autorisation de l'officier de l'état civil du lieu de décès. Un accord qui ne peut être obtenu que sous trois conditions :

  • disposer d'un acte exprimant la volonté du défunt d'être incinéré ou suite à la déclaration du membre de la famille le plus proche du défunt ;
  • produire un certificat médical attestant qu'il n'existe ni signe ni indice de mort violente ;
  • présenter un certificat d'absence de "pace-maker" sur le défunt (destiné au crématoire, ce type d'appareillage étant interdit dans les fours).

🇧🇪 En Belgique, un débat est né voilà deux ans : le recours post-mortem à l'humusation. Autrement dit la possibilité de confier le corps des défunts directement à la terre. Une "option" que la Région wallonne avait demandé à l'Université de Louvain d'étudier.

Mais les conclusions de ces recherches avaient indiqué une efficacité de compostage peu probante et un risque de pollution de sols encore majeur. Les scientifiques parlant même de « fausse bonne idée ».

🇱🇺 Au Grand-Duché, seules les cendres peuvent être ainsi placées "en pleine terre". Que ce soit dans le cimetière de la commune du défunt ou de ses proches ou encore auprès d’un arbre dans un Cimetière forestier.

🇫🇷 En France, la question a fait l'objet du dépôt d'un projet de loi en début d'année. Si la pratique est légale dans plusieurs Etats américains, le sujet semble encore loin de faire l'unanimité dans l'Hexagone. Là encore pour des questions éthiques autant qu'écologiques.

Même enrobé dans un linceul biodégradable puis déposé sur un lit naturel de végétaux, la décomposition d'un organisme humain ne serait pas sans conséquence sur le milieu naturel. Un argument que les pro-humusation mettent en parralèle avec la pollution liée aux émissions de CO2 qu'entraîne une pratique comme l'incinération.

 

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