Habituellement, quand on évoque le Luxembourg et le domaine spatial, il est question de recherche, de développements techniques, économiques. Plus rarement d’espionnage… Et pourtant, voilà le Grand-Duché rattrapé par une affaire d’observation par satellite préoccupante.

Tout commence de l’autre côté de l’Atlantique quand, le 26 janvier dernier, le Département du Trésor américain ajoute le nom de Spacety Luxembourg S.A. à sa liste SDN (Specially Designated Nationals and Blocked Persons).Autrement dit le recueil où sont mentionnés les individus, organisations, sociétés pouvant constituer une menace à la sécurité nationale des Etats-Unis.

Et depuis… la société, filiale d’un groupe chinois, est devenue personna non grata sur le sol luxembourgeois. Ses équipes vont devoir vider leurs bureaux, loués au Technoport de Belval. Et déjà l’Université de Luxembourg et le Luxembourg Institute of Science & Technology (List) ont fait savoir qu’ils avaient rompu toute relation avec l’entreprise qui a atterri au Grand-Duché voilà quatre ans.

La Justice est saisie

Depuis trois mois, il est reproché à Spacety d’avoir dérogé aux sanctions votées par l’Union européenne contre la Russie, après le début de la guerre en Ukraine. Les soupçons porteraient plus précisément sur la fourniture d’images à la milice armée Wagner agissant pour le compte de Poutine sur le champ de bataille.

La fourniture de prises de vue satellitaires se serait faite via Terra Tech, une société de technologie basée en Russie, selon le Département du Trésor.

L’entreprise avait immédiatement réagi sur son site en indiquant : « Nos produits et services sont tous utilisés à des fins civiles et commerciales et n’impliquent aucune utilisation militaire ». Spacety assurant avoir toujours respecté les sanctions internationales imposées à Moscou.

Visiblement, l’argumentaire n’a pas convaincu les autorités grand-ducales. RTL révèle ainsi que deux ministères ont saisi la justice pour dénoncer des agissements suspectes de la société. Franz Fayot (Economie) et Jean Asselborn (Affaires étrangères) ayant interpellé le Parquet sur le rôle de Spacety qui, de son côté, parle de « différences et malentendus éventuels ».

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