Depuis le 9 août 2021, le pass sanitaire est obligatoire en France pour consommer dans les cafés et les restaurants, y compris les terrasses. Le gouvernement avait mis en place une période de tempérance qui a pris fin ce lundi 16 août.

Sans pass sanitaire, il est donc impossible de déjeuner ou dîner dans un établissement.

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Le ton monte à l’accueil du restaurant

Ambre, 20 ans est étudiante en faculté de médecine sur Nancy. Sa maman, frontalière française ayant repris le travail, la jeune fille en profite pour fêter la prochaine rentrée avec des amies. Direction : une pizzeria sur la Place Stanislas à Nancy, mercredi 18 août en fin de soirée.

Vaccinées, les jeunes femmes présentent au restaurateur leur pass sanitaire : « On retrouve une forme de liberté en présentant ce document qui ne coûte rien finalement. Après près d’un et demi d’isolement sociale, je suis pleinement heureuse » souligne Ambre, enjouée.

Une bouffée d’air que ces étudiantes savourent enfin grâce à la vaccination. En revanche, elles vont connaître une mésaventure qu’elles ne sont pas prêtes d’oublier.

Attablées, en pleine discussion, les trois étudiantes entendent des haussements de ton à l’accueil du restaurant. Il était 21h15. Puis, très rapidement, elles devinent que le restaurateur en arrive aux mains avec un client.

Soudainement, elles sont prises de panique : « Tu viens te détendre mais finalement tu te retrouves à manger ton plat rapidement afin de sortir au plus vite du restaurant. Une bagarre générale arrive vite. C’était chaud » confirme-t-elle.

Une amende de 1500 euros

Une situation inédite pour Laurent, restaurateur nancéien. Un couple se présente dans son commerce, mais il n’avait pas de test PCR et n’était pas vacciné : « J’ai senti de la provocation » invoque Laurent ; il va en faire les frais.

Rapidement, l’homme se disant “anti-vax” pointe le fait que personne « ne pourra nuire à sa liberté et que dans son pays, il fait ce qu’il veut ».

« Pas tout à fait » lui rétorque le restaurateur. Le couple ne rentrera pas dans son établissement. En cas de non-vérification du pass sanitaire, le restaurateur risque une amende de 1 500 euros.

« Il a commencé à hurler ; liberté-égalité-fraternité. Je mange où je veux » assène Laurent. Puis, l’homme se jette sur le restaurateur empoignant son pull au niveau du cou : « Je me suis débattu et très vite nous avons dû déplacer l’homme dans l’arrière cours de notre restaurant pour que celui-ci se calme ».

« Les anti-vax se re-confinent eux-même »

Du jamais vu selon Laurent qui travaille dans le secteur depuis 30 ans. Les manifestations contre  l’extension du pass sanitaire et la vaccination prennent de l’ampleur en France : « Les personnes pensent que, malgré tout, elles peuvent sortir. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Elles sont bien privées de liberté mais ce n’est pas de ma faute » s’indigne-t-il.

Depuis le début de la crise sanitaire, son restaurant a perdu du chiffre d’affaires. Des périodes de galère, de chômage partiel pour ses employés, la crainte de fermer définitivement son établissement, Laurent insiste sur le fait « qu’il se serait bien passé de cette histoire ».

Il ne déposera pas plainte mais observe un vent de révolte chez les non-vaccinés. : « Après plus d’un an et demi de confinement, je dirais que les anti-vax se re-confinent eux-même ».

“Fliquer, c’est pas notre job”

« Plus de peur que de mal » selon Laurent qui reconnaît que la situation n’est pas simple : « Notre métier, c’est d’apporter du plaisir à nos clients. Jouer le rôle de flic aux entrées de nos structures, c‘est pas notre job »

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