« Le plus important à 21 ans c’est d’avoir un emploi ». Arthur (le prénom a été modifié), 21 ans, est caissier depuis un an et demi dans une station service. « J’avais vu l’offre et j’ai aussitôt postulé. A la base, j’ai juste le bac, je n’ai pas fait d’études et j’ai cherché tout de suite à travailler. J’ai fait plusieurs petits boulots avant puis j’avais vu l’annonce. Après un entretien et une période d’essai de trois mois, j’ai obtenu un CDI. Je viens de Belgique et je n’ai trouvé un emploi stable qu’au Luxembourg. Niveau rémunération, je touche le salaire social minimum, 1680 euros nets».

Les cigarettes, principal achat des frontaliers

Au Luxembourg, les chiffres de ventes de tabac indiquent qu’un habitant consommerait en moyenne cinq cartouches par jour. « Forcément, ce qu’on vend le plus ce sont les cigarettes aux frontaliers car les prix sont meilleurs qu’en France ou en Belgique. Certains clients dépensent 500 euros d’un coup pour acheter dix cartouches et d’autres choses à côté. Il y en a qui se plaignent de la limitation du nombre de cartouches, ils aimeraient acheter en une fois leur stock pour toute l’année ».

Un travail d’équipe

Interrompu pour régler les achats d’un habitué, le jeune homme reprend : « J’habite à Rachecourt, à la frontière belge. Je prends la voiture pour aller travailler, ça fait maximum un quart d’heure de trajet, ça va vraiment vite ». Sitôt arrivé, Arthur se met déjà au travail. « On reçoit les livraisons, on fait l’assortiment des rayons. Il faut aussi effectuer les commandes quand le stock s’épuise. On livre également nos produits à domicile ou dans les entreprises sur toute la région. On est cinq employés en tout et on se répartit le travail. Il y a un turn-over permanent. T’es pas toujours derrière la caisse dans ce métier, les journées sont tout le temps différentes ».

Si travailler dans une station essence n’est pas de tout repos, il y a quand même des périodes creuses « De 13h à 17h, ce sont surtout les habitués qui viennent acheter leurs cigarettes ou font leurs courses d’appoint. Il y a aussi des jeunes qui sortent du lycée, ils prennent des trucs à grignoter ou de l’alcool. A partir de 18h et jusqu’à 22h, ça n’arrête pas. Les clients défilent par dizaines, ils sortent tout juste du bureau et rentrent chez eux. Là tu dois être toujours disponible. Durant ces périodes, on est au moins trois derrière la caisse, toujours sur le qui-vive ».

Des projets pour l’avenir, de la satisfaction pour le présent

Heureux d’avoir un travail, Arthur ne compte pas faire carrière dans en tant que caissier pompiste. « Pour moi c’est un job temporaire. Mais le plus important à 21 ans c’est d’avoir un emploi. Je pense chercher quelque chose d’autre après, dans le secteur automobile ou le gardiennage. Mais je sais que j’ai de la chance d’avoir ce travail à l’heure actuelle ».

“Ma passion dans ce métier ? Aucune. A part me lever le matin et gagner ma vie”
“Il y a 10 ans, j’étais commercial et je gagnais au moins 5000 euros”
“J’ai 2500€ par mois, quand t’es jeune tu veux toujours plus d’argent”
“810€ par mois et les prestations familiales pour élever mes 3 enfants”
“Le salaire n’est pas affolant mais j’adore l’ambiance des bars”
“Je gagne 10 000€ par mois, mais arrivé à 50 ans si t’es viré t’es mort” 
“Mon prochain salaire sera plus bas mais ce n’est pas important”
“Travailler au Luxembourg, c’est métro, boulot, dodo !”