Une chose est évidente ; la crise sanitaire aura mis en lumière la pratique du télétravail au Luxembourg. Corinne Cahen, ministre de la Grande Région a rappelé que 53% des postes étaient télétravaillables : “Les entreprises sur le territoire le permettent puisque les activités majoritaires sont l’informatique, la télécommunication, la banque, la comptabilité…” soulignant que “le télétravail a permis avant tout de sauver des vies“.

“Non” aux compensations fiscales 

Elle a souhaité aussi rappeler la position du gouvernement concernant les compensations fiscales réclamées par les communes frontalières : “Nous sommes bien évidemment contre” mentionnant le fait que le Luxembourg est “pour” le co-développement

Lire Compensations fiscales : le Luxembourg doit maintenant payer …

Un an après quel est le constat ? La Chambre des salariés a lancé une étude sur le sujet publiée en mars 2021. Pour rappel : 8 salariés sur 10 (78%) qui ont eu recours au travail à domicile estiment qu’ils sont techniquement bien équipés pour cela.

Seuls 12% pensent que ce n’est pas le cas. Plus de 7 salariés sur 10 (73%) pensent également que le télétravail ne nuit pas à leur productivité, mais 1 sur 10 (10%) est exactement de cet avis.

Le télétravail divise toujours les frontaliers et les résidents. Beaucoup se sentent parfaitement intégrés dans ce nouveau mode de fonctionnement. D’autres y sont fermement opposés. L’Institut de la Grande Région a tenté, mercredi 31 mars 2021, d’apporter des éléments de réponse pour l’avenir.

Lire Nouvelle convention pour le télétravail au Luxembourg

Mais le sujet est complexe, puisqu’il concerne, des problèmes de fiscalité, de sécurité sociale…Pour l’aspect positif, avant la crise, le Luxembourg séduisait près de 15 000 salariés supplémentaires par an (dont 55% de frontaliers) qui venaient travailler en voiture. Avec la mise en place du télétravail, les axes routiers ont été désengorgés.

Lire Télétravail : les frontaliers seront encore assurés jusqu’au 30 juin 2021

Entre 2017 et 2019, le nombre moyen d’heures perdues dans les bouchons par an et par personne au Luxembourg était de 156 heures. En 2020, ce nombre a reculé de 32,6%, soit 105 heures.

Opposition des commerçants au Luxembourg

Selon Vincent Hein, économiste à la Fondation Idea, le télétravail est source d’inquiétude pour le secteur de l’Horeca. Pas de frontaliers, pas de consommation au Luxembourg. Une perte d’affaires que les commerçants ne sont pas prêts à laisser partir. “L’idée d’extension généralisée du télétravail n’est donc pas une bonne idée”. Il est vrai que le recours massif au télétravail a permis à de nombreux salariés de retrouver “un plus grand équilibre entre vie professionnelle et vie privée“. Auront-ils envie de revenir, c’est moins sûr ?

Quel avenir pour le télétravail au Luxembourg ? Pour les participants présents à ce tour de table virtuel, il passera forcément par du co-développement ou de la coopération transfrontalière avec les pays frontaliers comme par exemple le développement du coworking. Des projets sont d’ailleurs en cours.

Votre avis nous intéresse

Lire Des frontaliers en télétravail depuis 8 mois témoignent…