Le Premier ministre belge Alexander De Croo a annoncé mardi 16 février 2022 un projet de réforme du marché de travail offrant davantage de flexibilité et notamment la possibilité de travailler quatre jours au lieu de cinq.

D’ailleurs, cette réforme comprend 35 mesures qui devraient permettre aux employeurs et aux salariés de bénéficier d’un cadre législatif plus adapté aux nouvelles réalités du monde du travail.

Il a expliqué que le marché du travail devait s’adapter aux enseignements de la pandémie. « La période Covid nous a forcés à travailler de façon plus flexible », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

Un jour de congé en plus

Un travailleur qui le souhaite aura donc la possibilité d’effectuer son temps de travail hebdomadaire sur quatre jours au lieu de cinq. Cela lui fera des journées de travail plus longues. En échange, il bénéficiera d’un jour de congé supplémentaire. « Le paquet contient des mesures qui donnent aux employés plus de liberté et de flexibilité pour mieux concilier vie privée et vie professionnelle », selon un communiqué du Premier ministre. « Les personnes qui le souhaitent pourront travailler plus d’heures par jour en échange d’un jour de congé supplémentaire pendant la semaine. Ainsi, elles pourront effectuer un travail à temps plein en quatre jours ».  Il faudra pour cela l’accord de l’employeur, mais un refus de sa part devra être motivé.

Le travailleur pourra solliciter ce droit auprès de son employeur. Celui-ci pourra ne pas être d’accord mais devra motiver son refus. Le régime de quatre jours par semaine sera octroyé pour une période de six mois, renouvelable.

Une semaine sur deux

Une autre mesure de flexibilité offerte aux travailleurs est la possibilité d’opter pour un régime de travail hebdomadaire variable. Dans ce cas, le travailleur prestera plus d’heures une semaine, et moins la suivante.

Le gouvernement a approuvé cette disposition en pensant, par exemple, aux travailleurs qui exercent la garde alternée d’enfant. Ils pourront ainsi réserver plus de temps aux enfants lors de la semaine de garde.

Comme la semaine de quatre jours, cette mesure sera activée à l’initiative du salarié. C’est lui qui devra en formuler la demande écrite à son employeur. L’employeur devra alors donner son accord ou motiver son refus.

Là aussi, le travailleur qui opte pour cette formule le fait pour une période de six mois, période qui pourra être renouvelée.

Le salarié belge choisi…

Il est bon de noter que la semaine des 4 jours ou le régime hebdomadaire variable sont des possibilités offertes aux travailleurs, qui pourront se saisir de cette mesure sur base volontaire. Et l’employeur doit motiver sa décision de refus, le cas échéant. Dans certaines situations, elle pourra faire l’objet de conventions collectives de travail.

Selon l’OCDE, la semaine de travail moyenne en Belgique est de 35,5 heures, contre 36,5 heures hebdomadaires en France, 38,7 aux États-Unis et 36,3 en Grande-Bretagne.

Les autres mesures 

La Belgique, membre de l’UE, emboîte le pas à des pays comme l’Islande et le Japon, qui ont testé l’an dernier la semaine de travail de quatre jours. Parmi les autres mesures sur lesquelles les sept partis de la coalition au pouvoir se sont accordés figurent l’extension du « droit à la déconnexion », « une meilleure protection » des livreurs des plateformes et une « facilitation » du travail nocturne pour les employés du e-commerce.

Ces mesures vont maintenant faire l’objet de négociations au niveau du Conseil national du travail et des partenaires sociaux. De son côté, les syndicats belges ne veulent pas de cette nouvelle réforme. Ils comptent bien le faire savoir dans les prochains jours.

Lire Covid-19 : la Belgique assouplit ses mesures sanitaires à partir du 18 février

Lire Top 10 des professions qui peinent à trouver des candidats en Belgique

Retrouvez-nous sur Instagram