La nouvelle faisait partie du package présent dans l’accord de coalition. En plus de la hausse du salaire minimum au 1er janvier 2019, le gouvernement luxembourgeois s’est entendu sur l’instauration de deux jours de congés supplémentaires par année :

  • Le 9 mai, correspondant à la Journée de l’Europe, comptera parmi les jours fériés légaux pour les salariés du privé et les fonctionnaires ;
  • Un 26ème jour de congé payé pour les travailleurs du secteur privé assujettis aux 25 jours de récréation annuels rémunérés.

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Si d’aucuns ont forcément accueilli cette nouvelle avec un grand enthousiasme, glanant de fait deux jours de repos par année, tous ne sont pas du même avis.

« Une mise en œuvre précipitée »

Il en va de la Chambre de commerce (CC) qui vient de rendre public un avis pas vraiment dithyrambique sur le sujet. La CC « s’oppose » en fait tout bonnement à la mesure « tant sur [le] principe que sur [sa] mise en œuvre qui apparaît précipitée, car n’ayant fait l’objet d’aucune consultation des entreprises privées. »

Elle estime que ces dernières risquent d ‘être « lourdement impactées par les dispositions contenues dans le projet et en tout cas, de l’aveu même des auteurs du projet de loi, plus impactées que le secteur public qui bénéficie déjà d’un nombre de jours de congé dépassant le seuil légal et pour lequel les nouvelles mesures ne devraient pas avoir de répercussions financières. »

La CC s’inquiète notamment des retombées financières, organisationnelle et en approvisionnement qu’auront ces deux journées sur les sociétés privés du secteur Horeca, du commerce, du secteur banques et assurances. De manière générale, elle craint les conséquences pour « les entreprises obligées à travailler en cycle continu. »

Des alternatives réclamées pour la Journée de l’Europe

« La Journée de l’Europe » entraîne particulièrement le mécontentement de la Chambre. Selon elle, l’impact sur l’activité des entreprises pourrait être d’autant plus grand, qu’à l’obligation d’instaurer un jour chômé supplémentaire, elles devront faire face aux ponts dont voudront profiter les salariés.

Elle recommande ainsi de prévoir des modalités alternatives, à savoir :

  • Soit remplacer un autre jour férié légal par celui du 9 ;
  • Soit remplacer le 9 mai par un jour de congé compensatoire.

Pour ce qui du 26ème jour de congé annuel, elle réclame une précision « sans ambiguïté » quant au fait que la disposition exclut les salariés bénéficiant déjà de plus de 25 jours s’avère indispensable. Et ce, dans le but « d’éviter tout conflit potentiel au sein des entreprises qui disposent déjà de conditions plus favorables. »

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