“Originaire de l’île de Malte, j’ai 44 ans et possède la double nationalité maltaise (par ma mère) et écossaise (par mon père). Arrivé en France en 2007, après mon divorce, j’habite à Thionville.

En 2008, j’ai commencé à travailler au Luxembourg. J’enseigne l’anglais, pour un institut de langues. Je me déplace directement dans les banques, dans les entreprises, dans les usines… Mon job est très intéressant et varié, et je rencontre beaucoup de gens.

Au Grand-Duché, la demande en cours de langue est forte, notamment en anglais ; alors qu’en France, surtout dans les régions frontalières avec l’Allemagne et le Luxembourg, on attache moins d’importance à cette langue.

L’anglais obligatoire

Ici, les gens sont obligés de parler anglais, pour leur travail. Les besoins sont donc variés : cela va de l’accueil et de l’orientation des clients (pour les réceptionnistes par exemple), jusqu’à un niveau plus professionnel (réalisation de présentations, de cours…), en passant par la rédaction et la réponse à des emails ou à des appels téléphoniques.

Je réside en France pour des questions financières principalement : la vie y est moins chère. De porte à porte, il me faut cependant une heure en voiture, quand le trafic est bon. Quand il y a des embouteillages, la durée du trajet devient aléatoire. Aussi, je quitte la maison à 6h00 du matin, pour être à 7h00 sur mon lieu de travail : je ne peux pas me permettre d’arriver en retard chez le client.

En semaine, ma journée est très longue, je n’ai donc pas le temps d’avoir des activités de loisirs au Luxembourg. Le week-end toutefois, j’y viens régulièrement : je sors, je vois des amis ou je vais au cinéma : ce qui est plus intéressant pour moi, car les films sont en version originale.

Si je compare Malte et le Luxembourg, en termes de vies professionnelle et personnelle, je trouve la vie à Malte plus tranquille : il y a moins de stress notamment. Ici, tout va trop vite : c’est la vie à la vitesse supérieure : « Life in the fast lane ».

Je gagne un salaire mensuel d’environ de 2.000 à 2.500 euros nets. A travail égal, je toucherais à Malte la moitié de mon revenu actuel, mais tout y est également bien moins cher.

Malte est aussi très international : le maltais et l’anglais sont les deux langues officielles. Les enfants les apprennent toutes les deux dès leur plus jeune âge.

Ce qui me plaît au Luxembourg par ailleurs, c’est la diversité des nationalités et des cultures. On peut rencontrer des gens qui viennent de partout dans le monde. La mentalité est très ouverte, les gens sont gentils et accueillants, et on se sent vraiment comme chez soi. Je n’ai jusqu’à présent vécu que des expériences positives. Je ne regrette donc pas d’être venu travailler au Grand-Duché. Et si c’était à refaire, je ne changerais rien”.

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