La question se pose chaque année au moment des fêtes et même, d’une manière générale, pour bon nombre de soirées : quelles sont les options s’offrant aux conducteurs souhaitant consommer (avec modération) plus de deux verres d’alcool sans avoir à reprendre le volant pour rentrer ?

Plusieurs solutions sont à envisager : tout d’abord, désigner un Sam (en France), un Bob (en Belgique) ou un Raoul au Luxembourg qui s’engage à ne pas boire de la soirée, garantissant ainsi le retour de tout le monde en toute sécurité.

Seulement, lorsque aucun volontaire ne se manifeste pour endosser le rôle de capitaine de soirée, il faut bien trouver une autre alternative. Faute de disposer d’Uber ou d’un service analogue au Luxembourg, la piste du recours à un taxi devient bien souvent l’unique possibilité de retour.

Les réveillons, deux soirées particulières

Plus encore celle de la Saint-Sylvestre que pour Noël, les soirées de réveillon s’accompagnent traditionnellement d’une augmentation en flèche de l’activité des taxis.  « Nos chauffeurs le savent et se préparent particulièrement pour ces deux temps forts de l’année ; les équipes sont d’ailleurs renforcées », souligne Paulo José Leitão, le président de la Fédération des taxis, voitures de location et ambulance du Luxembourg. D’ordinaire, on estime à 50-60 le nombre de chauffeurs de nuit. Un nombre qui est souvent doublé, voire triplé pour les soirées de réveillon.

Dans leur quasi-totalité, les compagnies de taxis luxembourgeoises n’ont pas forcément de limite géographique ; elles desservent évidemment les communes du pays tout comme elles peuvent ramener des clients frontaliers en France, en Belgique ou en Allemagne.

Pour Paulo José Leitão, c’est une donnée à prendre en compte pour ces soirées de forte affluence : « Si un taxi ramène par exemple des Français de Luxembourg-Ville jusqu’à chez eux à Thionville, on est sur une course d’environ 35 km qui prendra (si la circulation est fluide) une bonne trentaine de minutes. Cela mobilisera donc un taxi pendant un long moment. »

D’où le conseil du président de la Fédération « d’anticiper au maximum en réservant en amont ses trajets. De cette manière, c’est le taxi qui vous attendra. Autrement, on sait d’expérience que le délai entre la demande d’un taxi et son arrivée peut aller de 30 min jusqu’à 1 h ».

La réforme qui a tout changé

Il va de soi que le prix de la course dépendra de la distance à parcourir entre votre point de départ et votre lieu d’arrivée. Selon la Fédération des taxis, voitures de location et ambulances, « autour de 400 licences sont actives dans le pays pour environ 140 exploitants, dont la plupart sont de petites sociétés disposant de quatre à six voitures ». Un nombre important, qui n’a cessé de s’accroître depuis la réforme des taxis de 2016 souhaitée par le gouvernement.

Parmi les mesures que celle-ci comportait, l’introduction de « la liberté tarifaire pour les services de taxis abrogeant les tarifs maxima et introduisant la possibilité de tarifs forfaitaires ».

Désormais, depuis six ans, « les exploitants de taxis doivent afficher les tarifs de manière visible à l’extérieur et à l’intérieur de la voiture selon un modèle d’affichage harmonisé. L’usage du taximètre reste obligatoire ».

Mais alors combien ça coûte de prendre le taxi ?

Si la réforme de 2016 a entériné l’instauration d’un seul tarif de base par kilomètre, variant selon les différentes plages horaires, il existe tout de même certaines astuces pour ne pas voir le prix de sa course s’envoler.

« En principe, si vous n’avez pas réservé votre trajet et que vous faites signe à un taxi dans la rue, c’est dans ce cas de figure que vous paierez le plus cher, soit jusqu’à 5,50 euros du kilomètre », alerte Paulo José Leitão.

À l’inverse, en anticipant il est possible de réaliser des économies non négligeables sur un même trajet comme le détaille le président de la Fédération : « La plupart des compagnies de taxis pratiquent des prix forfaits avec des tarifs qui sont donc connus à l’avance. Pour celles disposant de sites internet ou d’application permettant de réserver sa course à l’avance, on peut descendre à 3 euros du kilomètre. » Concrètement, en reprenant nos 35 km environ entre Luxembourg-Ville et Thionville, on passe tout de même de 192,5 euros à 105 euros !

Des prix qui, en définitive, restent cependant supérieurs à ceux des compagnies de taxis des pays voisins du Grand-Duché, comme le reconnait Paulo José Leitão : « C’est vrai que nos tarifs sont plus chers, mais notre valeur ajoutée c’est, vu notre nombre et le fait d’être sur place, d’être en capacité de réagir bien plus vite que les autres en cas de besoin. »

 

La dernière campagne du ministère de la Mobilité contre l’alcool au volant.

 

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