En reprenant le volant du ministère de la Mobilité, Yuriko Backes a aussi hérité des dossiers laissés dans le coffre par son prédécesseur. Certains plein d’allant (à l’exemple du tram), d’autres quasiment à l’arrêt. Et parmi ces derniers, se trouve le futur texte régissant le fonctionnement des taxis et voitures de location avec chauffeur (VLC) au Luxembourg. On en parle depuis 2017 mais rien n’avance en fait.

Plus de 100 jours après avoir pris ses nouvelles fonctions, voilà tout de même la ministre prête à réembrayer sur le sujet. Et la première en préparation est le démarrage d’une plateforme étatique de réservation. Promis, des « consultations approfondies » sont engagées, avec une voie pas facile à suivre : concilier les intérêts  « tant des professionnels que des utilisateurs ».

Certes Uber n’a pas encore mis les roues au Grand-Duché. Pas plus que ses consorts pouvant porter un rude coup à la profession en place et qui a payé chèrement le droit de faire commerce de leur conduite. Voir se multiplier une concurrence certes low-cost parfois déloyale (tordant le bras au Code du travail du pays) n’étant pas le but de la nouvelle majorité.

Une voie déjà limitée

Mais pour CSV et DP pas question toutefois d’interdire VLC et plateformes type Uber. Mais, vient d’insister la ministre, elles ne seront autorisées qu’ « à condition que les chauffeurs disposent d’une licence et bénéficient d’une couverture sociale et d’une protection au regard du droit du travail ». Libéralisme bien ordonné donc.

Les textes en vigueur au Luxembourg roulent déjà dans ce sens d’ailleurs : ici, « seuls les exploitants (personnes physiques ou morales) peuvent détenir des licences d’exploitation de taxis. Cette disposition est également prévue pour les VLC. Ainsi, il est exclu qu’un chauffeur puisse adhérer individuellement à une plateforme de réservation de courses ; c’est uniquement son
exploitant qui peut le faire. En conséquence, le salaire du chauffeur et le respect des dispositions de la convention collective du métier doivent être garantie par son exploitant ».

En tous cas, un des objectifs de la plateforme nationale serait d’harmoniser (et à la baisse) les tarifs pratiqués. Il est vrai que certains clients, luxembourgeois ou étrangers, ne digèrent toujours pas d’avoir parfois à régler plus de 50 euros pour 10 km parcourus sur une banquette arrière…

Le prix de la course serait moins élevé avec une plateforme d’État car le pourcentage prélevée par l’opérateur sur chaque prise en charge serait bien moindre que via une entreprise. Moins de charge à répercuter donc, ce qui devrait faire ralentir la flambée des prix.

Et puis, alors que le tram s’apprête à arriver au Findel début 2025, les taxis de la capitale (les plus nombreux) savent qu’il va déjà falloir lutter contre ces rames qui feront le voyage vers la capitale gratuitement. Alors autant s’éviter d’autres coups durs ou coups bas dans la profession…

Mais les discussions porteront aussi sur la nécessité ou non de conserver des zones géographiques avec numerus closus de licences accordées.

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