Tout a débuté par une information publiée par le Tageblatt, mardi matin : le service chargé de la vidéosurveillance des trains, des quais ou des P+R gérés par les CFL dysfonctionnerait. Pas de soucis technique mais un problème humain… En cause selon le média luxembourgeois, des agents plus concentrés à visionner une série Netflix qu’à veiller sur les écrans de contrôle, à jouer aux cartes voire dormir !

Trop grave pour que la direction de la Compagnie de chemins de fer luxembourgeois ne réagisse pas à la vitesse d’un TGV et… récuse les faits. Pour son directeur, Marc Wengler, il n’y aurait là que « fausse compréhension des faits et un amalgame d’insinuations ». C’est donc parole contre parole, celle d’un journaliste (visiblement bien informé) et celle du responsable de la première entreprise du pays (bien embarrassée par ces accusations)…

Que tout fonctionne parfaitement au centre de contrôle (dit BMS, Building Management System), les CFL ne franchissent pas le pas. « Tout n’est pas parfait, loin de là. » Mais aucun des manquements signalés dans l’article ne seraient remontés jusqu’à la direction.

Pas de siestes, pas de parties de poker ayant pu nuire au signalement de faits délictueux commis à l’encontre d’usagers donc, estiment les responsables de la compagnie. Pas plus que de tentatives d’intimidations de certains employés du service à l’égard de collègues un peu plus consciencieux.

Un double objectif

Au cours d’une conférence improvisée à 14h ce 5 mars, Marc Wengler a rappelé que les personnels du BMS placés devant les écrans n’étaient pas là pour « attraper les gangsters ». Les images saisies pouvant, par contre, être mises à disposition de la Police.

Les quelque 1.450 caméras CFL disséminées sur le réseau répondent toutefois bien à un double objectif : dissuasif vis-à-vis des éventuels malfrats ou personnes violentes; rassurant pour les quelque 28 millions de passagers transportés chaque année. Et leurs images sont retransmises 24h/24, 7j/7 à la cellule qui, au total, emploie 24 agents. Mais ces personnels n’auraient pas que la sécurité usagers parmi leurs missions.

À charge aussi pour l’effectif du BMS de veiller sur le bon fonctionnement technique des bâtiments de la compagnie, si un système d’alarme n’est pas déclenché dans une installation technique, si un indicateur ne signale pas une panne.  Beaucoup d’informations pour peu d’yeux, finalement…

Afin de faire le point sur la situation, le parti Pirate a d’ores et déjà demandé la tenue d’une réunion de la commission parlementaire en charge des questions de mobilité. Un rendez-vous où les députés convient la ministre de la Mobilité et les dirigeants des CFL a apporté tous les éclaircissements possibles sur les faits reprochés par l’article.