Les vegans sont à la fête. Nicolas Rauline, dans un article : « Aux Etats-Unis, la viande végétale a été adoptée par les fast-foods », paru ce matin dans le journal Les Echos, nous dresse une situation des nouvelles propositions alimentaires plus ou moins naturelles, pour bannir la viande de son alimentation.

Bacon, burger, saucisses, wings… Tous les classiques de la gastronomie américaine ont désormais leur déclinaison vegan. A base de soja, de gluten de blé ou encore de champignons, ces produits cherchent à séduire un public attaché à la viande, qui souhaite retrouver ses sensations, mais conscient des enjeux environnementaux. D’ailleurs, une écrasante majorité de ces consommateurs achète aussi de la « vraie viande ».

Le marché américain de la « viande sans viande » était estimé par l’institut Million Insights à 3,3 milliards de dollars en 2019. Il pourrait grimper jusqu’à 13,8 milliards d’ici à 2027. Des chiffres en ligne avec ceux du Good Food Institute, qui ne prend en compte que les produits vendus en épicerie et en grande surface et qui excluent donc les chiffres de la restauration. Ce segment aurait réalisé des ventes de 1,4 milliard de dollars en 2020, en hausse de 45 %. Cela ne représente encore que 1,4 % des ventes de viande aux Etats-Unis, mais la progression est constante.

McDonald’s attendu au tournant

Certains segments explosent. C’est le cas du « faux bacon », qui peut être imité à partir de tapioca, de riz ou encore de mycélium (une partie de champignon). Ses ventes ont quasiment doublé l’an dernier, à 267 millions de dollars, selon Nielsen.

Signe de cet engouement : la quasi-totalité des grandes chaînes de fast-food ont mis des produits vegan à leur menu. Burger King a adapté son classique « Whopper » en « Impossible Whopper », en reprenant la « viande » développée par Impossible Foods – dont la recette comprend des protéines de soja et de pomme de terre, de l’huile de coco et de tournesol… Starbucks vend depuis plus d’un an un « breakfast sandwich » à base de la même « viande », Dunkin Donuts a opté pour son concurrent, développé par Beyond Meat. Et, désormais, tout le monde scrute McDonald’s et se demande quand le géant lancera lui aussi son offre. Jusqu’à présent, des tests ont été effectués sur quelques marchés, notamment en Europe du Nord.

Pour les pionniers, Impossible Foods, Beyond Meat , comme pour les industriels de la viande (Tyson Foods) ou des céréales qui se diversifient (Kellogg), toucher ces grandes chaînes constitue un Graal, même si la part des revenus générée par ces ventes s’est rétrécie avec la pandémie. Beyond Meat, par exemple, a touché 61 millions de dollars grâce à ses ventes en fast-food, contre 70 millions en 2019.

« Je suis fermement convaincu que des partenariats de cette nature, avec des partenaires de ce calibre, sont nécessaires pour accélérer et réaliser des économies d’échelle », confiait ainsi le patron de Beyond Meat, Ethan Brown, en mars, après avoir annoncé des collaborations avec McDonald’s et Yum Brands.

Risques alimentaires

Pour les fast-foods, l’enjeu ne porte pas uniquement sur l’image, il est désormais financier. Sur les derniers trimestres, les ventes de Burger King ont ainsi été portées par son partenariat avec Impossible Foods. D’autant que l’Impossible Whopper est vendu 36 % plus cher que le traditionnel whopper.

Avec cette industrialisation massive, le secteur prend le risque de brouiller son message sur les bienfaits diététiques d’une baisse de la consommation de viande. L’Impossible Burger reste interdit à la vente en Europe, du fait de l’utilisation de l’hème, une protéine de soja génétiquement modifiée proche de l’hémoglobine qui donne à la viande sa texture particulière.

Le nouveau « faux poulet » de Beyond Meat, devrait lui aussi être interdit sur le Vieux Continent car il contient du dioxyde de titane (E171), un additif alimentaire qui blanchit la fausse viande. Or, l’Union européenne vient de lancer une alerte sur les risques liés à la consommation de ce produit.

En Europe, où en sommes-nous avec la viande végétale ?

Le 23 octobre 2020, le Parlement européen a voté l’autorisation du « burger végétarien » en Europe. “les produits de substitution à la viande continuent à être étiquetés avec des termes tels que ‘hamburgers’ ou ‘steak’ dans l’Union européenne”.

Il a rejeté l’amendement qui voulait interdire aux produits de substitution végétariens l’appellation de “steak”, “hamburger” ou “saucisse”. Mais le lait d’amande ou le fromage au tofu devront changer de nom.

Restrictions sur les produits de remplacement du lait

En revanche, les parlementaires ont voté de nouvelles restrictions sur les produits de remplacement du lait à base de plantes. Les appellations “substitut au beurre”“substitut de fromage” ou “yaourt” ne sont plus autorisées quand il s’agit de produits à base de soja, de colza ou de coco.

Adieu, lait végétal

Les députés européens ont “protégé les steaks et saucisses d’origine végétale mais ont encore restreint le secteur du lait végétal, sapant les engagements de l’Union européenne en matière de développement durable”, commente pour Handelsblatt Elena Walden, du Good Food Institute à Bruxelles, qui défend la diffusion d’une nutrition à base de plantes.

Il s’agit d’abord de protéger les consommateurs qui ne devraient pas acheter accidentellement des aliments à base de plantes alors qu’ils voulaient en réalité un produit animal”, se défend la commission de l’agriculture et du développement rural.

Source : lesechos.fr

Source : courrierinternational.com

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