La suppression de 70 salariés (sur 200 employés) annoncée par la société Kneip située à Bertrange, est pour l’Aleba (le premier syndicat des banques et des assurances au Luxembourg), « une grande source d’inquiétude » explique Eddy Girardi, en charge des négociations : « même si les conditions de départ sont acceptables mais elles sont nettement meilleures que ce qui était sur la table des négociations ».

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Dans le collimateur du syndicat, une autre banque, dont le nom n’a pas été révélé, vient de confirmer, jeudi 9 juillet, le licenciement de 20 salariés.

Un nouveau coup dur pour le secteur dont les mutations et les réorganisations laissent de nombreux salariés sur le carreau, malgré des résultats positifs en 2019, pour les 127 banques du Grand-Duché : « Elles réfléchissent à de nouvelles façons de travailler » souligne Laurent Mertz, secrétaire général de l’Aleba mentionnant : « C’est aussi la loi des plus gros qui mangent les plus petits ».

Durant cette période, les banques n’ont pas eu recours au chômage partiel.

D’autres plans sociaux

Laurent Mertz craint d’autres plans sociaux dans les mois à venir dans le contexte de la crise sanitaire : « A gauche à droite, on entend des entreprises envisager de travailler autrement et avec une diminution de leurs revenus réfléchir à sabrer dans leurs coûts. Or, on sait par expérience que les premières victimes dans ce genre de situation, ce sont les salariés ».

Moins de personnel mais des résultats tout de même

En cause ? L’épidémie de Covid-19 ; mais pas que … « Il y a eu une baisse de l’activité, certes. Avec des collaborateurs payés mais sans travail, certaines banques se sont rendues compte qu’elles pouvaient avancer avec moins de personnel. C’est une réalité » relate Laurent Mertz.

Il cite comme exemple la réception du courrier dans les sociétés bancaires durant le confinement : « En général, le courrier est traité par une ou plusieurs personnes. Mais durant la pandémie, cette tâche a été numérisée voire simplifiée pour des résultats quasi identiques. Clairement, ces postes sont en danger » confirme-t-il.

Une chose est sûre selon le syndicat, les banques dans l’ensemble n’ont pas renouvelé les périodes d’essai des salariés, mis un terme aux CDD et elles ont cessé de recruter  : « Le choix se porte désormais vers des solutions en interne »

342 suppressions de postes

Près de 342 suppressions d’emplois ont été négociées durant les 12 derniers mois «  Ce sont que 342 suppressions d’emploi de trop, dans un secteur financier au Luxembourg qui continue pourtant à bien se porter ».

Le bilan des banques est révélateur d’une situation plutôt saine pour le moment avec 768 000 millions d’euros fin 2018 et 815 000 millions d’euros fin 2019 soit 5,7% d’augmentation. L’industrie des fonds, dont les actifs nets globaux passent quant à eux de 4 046 milliards d’euros en 2018 à 4 718 milliards d’euros en 2019.

Une affaire à suivre !

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