Caroline entre dans une société dans le secteur de la finance au Luxembourg. Elle a 22 ans. Elle commence comme secrétaire et au fil des ans, gravit les échelons pour devenir chef de projet. Durant huit années, elle exercera cette fonction.

Au début de l’été, elle reçoit une convocation pour un entretien préalable au licenciement.

Elle s’y rend accompagnée d’un délégué du personnel. Elle est reçue par son chef et le DRH de la société. C’est la procédure classique pour les sociétés de plus de 150 salariés.

Licenciée avec six mois de préavis et six mois d’indemnités

Au bout d’une heure d’entretien, ses supérieurs invoquent comme raison principale qu’elle n’a pas la maturité suffisante pour occuper ce poste (qu’elle occupe depuis huit ans déjà).

Concernant ses conditions de licenciement, elle aura six mois de préavis qu’elle ne devra pas prester, ainsi que six mois d’indemnités, comme le code du travail le prévoit.

Le lendemain, elle reçoit la seconde convocation qui lui confirme son licenciement définitif.

Des doutes sur les réels motifs de licenciement

Caroline laisse passer quelques jours et analyse la situation. Elle commence à avoir des doutes sur les motifs réels de son licenciement. Ses soupçons viennent aussi du fait que trois autres personnes ont été licenciées au cours de la même période.

Tout laisse penser qu’il s’agit d’une restructuration du service et non d’un licenciement pour des raisons inhérentes à la personne comme l’insuffisance de maturité, invoquée oralement lors de l’entretien. De plus, la société procède à de nombreuses transformations pour digitaliser le service de Caroline.

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Il manque la moitié des indemnités !

En fait, la convention collective dans le secteur financier précise qu’en cas de rationalisation, de réorganisation ou de cessation d’activité, les délais de préavis sont quasiment doublés. Ainsi, Caroline aurait du avoir, après 25 ans de service, douze mois de préavis et non six mois, et onze mois d’indemnité et non six comme lui a proposé la société.

Aidée par son avocat, elle décide de négocier auprès de son ancienne société pour obtenir gain de cause.

Elle a pu conclure une transaction financière avec son ancien employeur, ce qui lui permet d’éviter un long procès sur plusieurs années et d’importants frais juridiques.

Une période où l’on profite pour se séparer des gros salaires

Nous avons contacté son avocat qui nous a expliqué que malheureusement, le cas de Caroline était loin d’être une cas isolé. Il nous explique : “Certains employeurs donnent des motifs à l’oral, et lorsque qu’on leur demande par écrit les motifs réels dans le mois qui suit le licenciement, ils sont parfois bien différents“.

Et il ajoute : “C’est la tendance : on profite de la période pour se séparer des gros salaires et les remplacer par des débutants sortis de l’école“.

 

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