La population du Grand-Duché grandit vite (vieillit aussi !) et le système de santé doit s’adapter à ce contexte. Pas gagné, à en croire le dernier Profil de santé du Luxembourg 2023 publié par la Commission européenne. Ainsi, si la longévité des habitants ou les dépenses publiques de santé font partie des bons indicateurs signalés, le pays apparait plus en retrait quand il est question des médecins en poste.

Ainsi, le Luxembourg ne compterait “que” 3 médecins pour 1.000 habitants. Soit près d’1 de moins que la moyenne de l’UE… Certes, la densité tend à augmenter note le rapport (le ratio était de 2,8/1.000 il y a deux ans) mais l’on sait que la profession va connaître une vague de départs en retraite d’ici peu. Un dossier qui doit maintenant préoccuper la nouvelle ministre de la Santé, Martine Deprez.

Il lui faudra aussi se préoccuper de la “dépendance” à l’étranger toujours plus grande du Luxembourg pour pallier au “manque” de généralistes et de spécialistes. Aujourd’hui, un quart des médecins exerçants au Grand-Duché viennent en effet de France, Belgique ou Allemagne pour exercer.

Et ce ratio a doublé très rapidement, note le rapport de la Commission. Passant de 15 à 26% en quelques années seulement.

Le système de santé luxembourgeois est également “accro” aux infirmières frontalières (là ce sont trois quarts des effectifs qui proviennent des pays voisins). Mais, du côté des “blouses blanches”, le Profil de santé souligne que le Luxembourg est bien pourvu.

Quand en moyenne, on compte 8,5 infirmières pour 1.000 citoyens européens, le Grand-Duché enregistre 11,7 infirmières/1.000 habitants. De quoi certainement assurer une meilleure prise en charge des soins à l’hôpital, en maison de retraite ou au sein des prestataires de services santé.

Reste que la population luxembourgeoise peut compter sur un système de santé globalement positif. D’ailleurs, seuls 0,5% des résidents déclarent des “besoins de santé non satisfaits” (que cela soit en raison des coûts, de la distance à parcourir ou des délais d’attente). Le ratio européen est 4 fois plus élevé (2,2%).

La différence la plus criante se situant au niveau des soins dentaires. Là où 3,4% des Européens reconnaissent ne pas pouvoir accéder aux cabinets des spécialistes des carries, le taux chute à 0,8% au Grand-Duché. Pas certain que toutes les spécialités puissent arriver à ce niveau de satisfaction des patients toutefois (notamment pour tout ce qui est imagerie médicale).

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