Satanées chenilles processionnaires. Elles sont devenues, au fil des ans, un problème de santé publique.

Au Grand-Duché, leur présence s’étend davantage chaque année, malgré la prévention et les traitements orchestrés par les autorités publiques.

Des aires de jeux ont notamment été fermées au printemps en raison des nids repérés sur place.

Le phénomène n’est d’ailleurs pas propre au Luxembourg. Les régions frontalières, belges et françaises, y font également face.

A cet égard, la ville de Guénange, en Moselle, a décidé de lancer un traitement expérimental au mois de mai, à l’aide d’un drone pulvérisant un biocide sur les arbres infestés. Le tout, pour éviter de revivre l’épisode 2018, particulièrement « grattant » pour les personnes résidents dans la commune et aux alentours.

Lire : Chenilles processionnaires : Guénange lance un traitement expérimental inédit

« Impact sur l’écosystème »

Ainsi, le député luxembourgeois, Gusty Graas, a interpellé, dans une question parlementaire, les ministres de l’Environnement et de la Santé, respectivement Carole Dieschbourg et Etienne Schneider, sur la possible utilisation d’un tel procédé au pays.

« Selon la presse, l’expérimentation menée par l’INRA a été concluante. Non seulement les chenilles urticantes n’ont pas résisté au traitement, mais le traitement n’a pas non plus commis de dégâts collatéraux sur le plan environnemental », a-t-il notamment expliqué.

Conjointement, les deux membres du gouvernement lui ont répondu qu’un groupe de travail planchait actuellement sur les méthodes de lutte contre la chenille processionnaire, dont celle menant à l’application d’un biocide par drone. Néanmoins, ils se montrent pour l’heure plus sceptique sur le bilan.

« Dans le contexte de la perte de biodiversité et de l’extinction d’espèces, il faut cependant souligner que l’emploi de biocides est à considérer comme dernier moyen de lutte qui doit se limiter strictement aux endroits à haute fréquentation humaine. Jusqu’à ce jour, tous les biocides, y inclus le produit Foray ES (Bacilius thuringiensis) utilisé en Lorraine en 2019 dans la lutte contre la processionnaire du chêne, sont non sélectifs, donc préjudiciables à d’autres insectes, et ont un impact sur l’écocystème via la chaîne alimentaire. »

Pour l’heure, aucun biocide n’est autorisé au Luxembourg dans le cadre de ce problème, ont-ils encore ajouté. L’Administration de l’environnement étudie actuellement les biocides utilisés dans les pays voisins avant de donner ses conclusions.