Jusqu’alors, en Europe, seul Malte a totalement légalisé le cannabis. A l’instar du Canada ou de l’Uruguay ou même certains états américains. Mais au Luxembourg, la question traîne. Cela alors que dans l’accord de coalition gouvernementale 2018-23, engagement avait été pris par DP, LSAP et Déi gréng d’acter cette dépénalisation.

Berlin vient ainsi de présenter un projet de loi visant à l’égaliser, d’ici deux ans, l’usage récréatif du cannabis (pour les majeurs seulement). Les parlementaires allemands doivent maintenant acter ce que leur ministre de la Santé a présenté comme la meilleure façon de « garantir la production sanitaire et enrayer la criminalité organisée ainsi que le marché noir ».

Une fois le vote des parlementaires assuré, la Chancellerie présentera son texte à la Commission européenne pour obtenir un aval définitif. Et si c’est le cas, 2024 verra la production et le commerce du stupéfiant passés « sous contrôle public ».

Ainsi, l’Etat allemand par le biais de licences et taxes entend gérer d’en-haut les cultures et la livraison sur le pays. Pour les particuliers, l’achat et la possession seraient autorisés « pour une quantité de 20 à 30 gr maximum », doivent encore tranché les autorités.

Et au Luxembourg ? Disons que le dossier poursuit son chemin de façon plutôt cool que speed. Le projet de loi reste « en cours de rédaction » a dernièrement signifié la ministre de la Justice.

Une Sam Tanson (Déi Gréng) qui, ce mois-ci, est aussi allée aux Pays-Bas s’entretenir avec des politiques néerlandais sur la gestion de la question des drogues douces par Amsterdam. Visite effectuée en compagnie de la ministre luxembourgeois de la Santé, Paulette Lenert.

Le deux femmes avaient déjà, en juillet, organisé une consultation de haut niveau” « sur la réglementation du cannabis à usage non médical et non scientifique » avec leurs homologues maltais, néerlandais et anglais. Un mois avant, Mme Lenert s’était rendue au Portugal pour visiter une unité de production de cannabis (à but thérapeuthique). Et ainsi de suite…

Mais pour bien des consommateurs, tout cela ne constitue que des écrans de fumée. Il est temps de passer à l’action. L‘impatience ayant été attisée, en octobre 2021, quand le gouvernement luxembourgeois avait réaffirmé sa volonté de vouloir:

  • Autoriser la possession de 4 plants de cannabis par foyer (cultivés par soi-même à partir de graines)
  • Limiter l’usage du cannabis à la seule sphère privée
  • Établir de nouvelles sanctions pour tout fumeur de « joints » surpris sur la voie publique ou au volant d’un véhicule.

Actuellement, un détenu sur quatre à la prison de Schrassig purge une peine liée à des questions de drogues.

Et ailleurs, c'est comment?

> En France : c’est clairement non. Le président de la République est fermement opposé à toute légalisation du cannabis. Emmanuel Macron appuyant son refus sur cette sentence : « À l’inverse de ceux qui prônent la dépénalisation généralisée, je pense que les stups ont besoin d’un coup de frein, pas d’un coup de publicité ». Opinion partagée à plusieurs reprises par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

> En Belgique : depuis 2014, la possession de moins de 3 gr ou d’un plant pour un usage personnel ne sont passibles que d’une procés-verbal simplifié et d’une confiscation. Aucune poursuite judiciaire dans ce cas.

> Au Portugal : la consommation de cannabis y est dépénalisée, mais tout  trafic est passible de 4 à 12 ans d’emprisonnement.

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