65 ans. Les salariés du Luxembourg gardent souvent cet âge-totem à l’esprit quand ils pensent à leur retraite. Pourtant, à la vérité, c’est bien plus tôt que la plupart des employés quittent la vie professionnelle. Ainsi, chaque année, la Caisse nationale d’assurance pensions (CNAP)  reçoit trois fois plus de demandes d’affiliés demandant à percevoir une “pension vieillesse anticipée” que la pension usuelle…

Et cela vaut aussi bien pour résidents que frontaliers, puisqu’en matière de pension, le même barème s’applique aux uns comme aux autres. La CNAP signale d’ailleurs dans son dernier rapport annuel que « l’âge moyen d’un bénéficiaire de pension de vieillesse anticipée s’élevait à 60,1 ans au moment de l’attribution de la pension ».

A partir de quand ?

En fait, c’est dès 57 ans qu’il est possible de partir en retraite au Grand-Duché. Encore faut-il alors pouvoir justifier de 480 mois de cotisations assurance obligatoires. Soit 40 années pleines de carrière donc d’un côté ou de l’autre de la frontière.

L’âge minimal est repoussé à 60 ans, si l’assuré justifie de 40 années de périodes d’assurance obligatoire, d’assurance continuée, d’assurance facultative, de périodes d’achat rétroactif et de périodes complémentaires, dont au moins 10 ans de périodes d’assurance obligatoire, d’assurance continuée, d’assurance facultative et de périodes d’achat rétroactif (c’est-à-dire sans période complémentaire durant ces 10 ans).

 

 

Si tout parait (relativement) simple sur le papier, il est clair qu’en fonction des aléas de carrière ou des périodes d’emplois mixtes (au Luxembourg + à l’étranger), monter son dossier peut vite se compliquer.

Aussi, la CNAP recommande-t-elle de ne pas hésiter à introduire sa demande de 2 à 6 mois avant le début souhaité de sa pension pour un salarié ayant travaillé uniquement au Luxembourg, contre « au moins un semestre avant » pour un employé ayant joué à saute-frontières durant son activité.

A qui s’adresser ?

Pour les résidents Luxembourgeois : la CNAP reste le point d’entrée des dossiers de pensions vieillesse anticipée. Une seule exception peut s’envisager, dans le cas où la personne a fait carrière dans le privé et le public (étatique ou communal). Là, c’est auprès de  l’organisme du régime auquel elle a été était affiliée en dernier lieu que la demande doit être adressée.

Pour les frontaliers : la demande de retraite anticipée doit revenir à l’organisme en charge de cette question dans son pays de résidence. La CNAV côté français ou le Service fédéral des pensions en Belgique par exemple.
Là aussi, une exception : un salarié étranger ayant effectué toute sa carrière au Grand-Duché peut solliciter directement la CNAP.

Puis-je reprendre un travail ensuite ?

Rien ne s'oppose dans la loi à ce qu'un bénéficiaire de pension anticipée puisse exercer une activité professionnelle. Par contre, il va de soi qu'une possible décote de la pension mensuelle versée intervienne.

Cependant les "règles anti-cumul" tolère qu'un retraité de moins de 65 ans dispose, en tant que salarié, d'un revenu inférieur à un tiers du salaire social minimum sans que sa pension ne soit réduite ou retirée. Au-delà, la Caisse national commencera à grapiller.

Si l'addition de pension + nouveau salaire dépasse pas un seuil fixé à la moyenne des 5 salaires annuels cotisés les plus élevés de sa carrière, le ou la pensionné(e) verra son pécule réduit par rapport à cette limite, dit le texte officiel.

Retrouvez notre dossier "LA RETRAITE AU LUXEMBOURG" en cliquant ici

 

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