Liège Airport peut-il se contenter de l’autorisation qui lui a été signifiée de 50.000 mouvements aériens par an ? C’est toute la question qui agite le gouvernement wallon actuellement. L’accord devant, en principe, être signé avant le 31 janvier. A défaut, d’autres aéroports des environs et d’autres compagnies spécialistes du fret aérien.

Déjà, côté flamand, l’aéroport d’Ostende a levé le doigt pour reprendre une partie des activités cargo de son homologue wallon. Un opportunisme régional qui n’a pas suffi à calmer les tensions au sein du gouvernement wallon qui doit décider si, oui ou non, il peut accéder à la demande des exploitants de monter jusqu’à 70.000 vols atterrissant et décollant depuis le tarmac liégeois.

D’un côté, on entend la voix du ministre de l’Economie wallon qui trouve que 50.000 serait un calibrage trop limitatif. Mais Willy Borsus (Mouvement réformateur) trouve en bout de piste la ministre de l’Ecologie qui, elle, trouve ce quota bien suffisant. Céline Tellier pointant la pollution sonore encore importante à ce niveau des activités aériennes. Une question qui fait aussi le buzz côté Luxembourg, soit dit en passant.

Des décibels en moins

Dans le projet en débat, il est pourtant question de limiter l’impact du bruit des appareils. Différentes étapes d’abaissement des décibels liés au trafic aérien sont même programmées sur papier : 5% de décibels/an en moins à compter de 2024, et -3% dès 2034.

Si cela procurerait déjà une nette amélioration pour les riverains, pas sûr que les compagnies soient prêtes à changer toute leur flotte pour des appareils plus discrets. Déjà des opérateurs comme Fedex, Challenge Handling ou ASL ont fait savoir que ces normes étaient trop difficiles à atteindre.

Ainsi, les quelque 30 Boeing 747-400 et autres gros porteurs qui, régulièrement, vont et viennent à Liège pourraient bien choisir d’aller se poser ailleurs… Et si Ostende à ses chances, pourquoi pas le Findel, les opérateurs en logistique du Grand-Duché et Cargolux pour récupérer une partie des futures livraisons privées de débarquement ou d’embarquement en Wallonie ?

Cette menace de “délocalisation” du trafic marchand est loin d’être prise à la légère par le ministre Borsus . Et d’en appeler à la sauvegarde des quelque 10.000 emplois directs et indirects liés à l’activité fret de Liège Airport. Mais à défaut d’accord d’ici ce dimanche soir, c’est bien la barre des 50.000 mouvements qui sera instaurée pour les deux décennies à venir…

Il y a dix mois, Liège Airport, comme plusieurs de ses homologues européens, avait déjà subi un coup dur, avec l‘interdiction de commercer avec des compagnies russes. Une perte de 6% de volume de marchandises, après le bannissement des deux compagnies Airbridge Cargo et ATR.

A titre de comparaison, en 2022, le Findel avait enregistré 74.422 mouvements aérien sur douze mois. Et ce n’était pas une année record de fréquentation…

 

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