Depuis sa naissance, en 1991, l’aéroport Metz-Nancy-Lorraine n’aura jamais guère su donner satisfaction. Trop éloigné de la première grande ville, difficilement accessible par TER, au milieu des champs pour les automobilistes… Malaimé à la naissance, il n’a jamais démontré sa pertinence.

Il est vrai que l’infrastructure souffre d’une sérieuse concurrence avec le Findel (Lu) à ses portes, Francfort Hahn (De) au temps de splendeur mais aussi pas moins de trois autres aéroports sur la Région Grand Est (Strasbourg, Bâle-Mulhouse et Vatry). Résultat : les passagers continuent à ignorer la plateforme mosellane.

En témoigne encore la fréquentation enregistrée en 2022 : 31.500 voyageurs seulement. Soit moins d’une centaine de clients par jour… Alors que le trafic aérien reprenait de l’altitude l’an passé, Lorraine Aéroport (dernière appellation en date) décollait poussivement d’une crise sanitaire qui l’aura mis sur le flanc.

Gabegie ou outil stratégique

En début de semaine, le Conseil régional a pourtant décidé de remettre du carburant dans le moteur. Autrement dit d’injecter 1,9 million d’euros de subvention. Les trois quarts devant servir au fonctionnement, le reste à des dépenses d’investissement.

Une enveloppe que dénonce le groupe écologiste Grand Est présidé par l'écologiste Eliane Romani. La Thionvilloise a fait ses comptes : « Cela représente une aide  de 50 euros par passager ». L'élue s'interrogeant de la pertinence d'une telle dépense pour une structure qui «visiblement ne fonctionne pas et se montre très gourmand en argent public par contre !»

A contrario, le maire de Metz (par ailleurs vice-président à la région) défend bec et ongle ce qu'il qualifie, lui, d' « outil stratégique ».

Un service dont un quart du trafic tient aujourd'hui grâce aux liaisons assurées vers l'Algérie. Mais la possibilité de nouvelles lignes vers Nice ou le hub de Lyon laisse entrevoir un coin de ciel bleu au milieu d'un horizon bien sombre. Notamment pour une clientèle d'affaires.

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