2018 aura été une année faste pour le commerce de carburants au Grand-Duché. Le Groupement Pétrolier Luxembourgeois (GPL) vient d’annoncer une « progression inattendue » des ventes de 6,2 % par rapport à 2017, dont une hausse de 7 % pour les seuls carburants routiers.

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Un résultat très positif que le GPL explique par le dynamisme de la conjoncture économique européenne et la « situation exceptionnelle qui a touché le secteur pétrolier au dernier semestre 2018. »

Le niveau exceptionnellement bas du Rhin

Plus précisément, cette bonne balance repose sur deux facteurs, le premier étant… le Rhin. Le niveau exceptionnellement bas du fleuve a, en effet, déplacé le trafic maritime vers le ferroviaire et le routier.

Or, les capacités de transports via ces deux derniers modes de livraison sont moindres que par les eaux.

Conséquence, les coûts de transport sont montés en flèche, entraînant les prix à la pompe en Allemagne dans leur sillage et provoquant des pénuries dans de nombreuses stations-services allemandes fin 2018. Ce qui a donc bénéficié aux points de vente luxembourgeois.

Stations-services frontalières à sec

Le second n’est autre que le mouvement des « gilets jaunes » en France et en Belgique. En raison des blocages, la chaîne de ravitaillement en produits pétroliers a connu d’importantes perturbations.

Les pénuries supportées par des centaines de stations-services frontalières ont, là aussi, poussé les automobilistes à faire le plein au Luxembourg.

De ce fait, le GPL appelle le gouvernement à maintenir au moins les capacités de stockages actuelles sur le territoire.

« Nous respectons la volonté politique du gouvernement »

En outre, le GPL, par la voix de son président, Romain Hoffmann, a tenu à réagir à la hausse prévue des accises sur les produits pétroliers qui prendra effet le 1er mai. « En tant que secteur, nous ne pouvons pas être satisfait d’une telle mesure, mais nous respectons la volonté politique du gouvernement. » Qui est d’entrer dans les clous des Accords de Paris concernant les objectifs climatiques.

Et cela passe, entre autres, par une réduction des ventes. D’autant que les biocarburants coûtent plus chers que les carburants conventionnels et que cela aura forcément un impact sur les prix à la pompe.

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« Le secteur et les sociétés pétrolières sont enclin à apporter des solutions au dilemme de fournir plus d’énergie avec moins d’émissions. Au niveau luxembourgeois, les leviers du secteur sont cependant assez limités. »

Des accises plus chères qu’en Belgique

Il s’inquiète ainsi que cette hausse des prix ne pénalisent les camionneurs professionnels qui représentent « une clientèle très sensible aux prix et qu’une légère augmentation des accises a pu avoir des impacts importants sur les quantités vendues. »

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Il s’avère qu’avec l’augmentation du 1er mai, de l’ordre de 2 centimes par litre de diesel, les accises sur ce dernier seront, pour la première fois, plus élevées au Luxembourg qu’en Belgique.

Un bilan en demi-teinte au final pour le GPL, qui appelle l’Etat à suivre de près l’évolution du secteur, lequel emploie quelque 2.600 travailleurs.

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