« Toutes ces propositions, soumises aussi bien par des Luxembourgeois que par des non-Luxembourgeois, ne témoignent pas d’un repli sur soi, mais de la volonté commune d’ouvrir l’accès à notre langue à un maximum de nos concitoyens. »

C’est en ces termes que le ministre de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, s’est satisfait du bilan tiré par les cinq premiers mois et les forums organisés par la plateforme Sproocheronn.lu.

Lancé en février dernier, le site récolte les propositions des internautes, résidents ou non, en vue de promouvoir la langue du pays. Apprendre, travailler et vivre avec le luxembourgeois, les trois thèmes sur lesquels les citoyens sont amenés à s’exprimer, ont fait l’objet de plus d’une centaine de suggestions concrètes après que le portail a été exploré par plus de 7.000 visiteurs uniques.

Pas seulement une revendication de la part des locaux, maîtriser le lëtzebuergesch fait partie des objectifs de bon nombre de frontaliers ambitionnant une carrière sur le long terme au Grand-Duché.

 

Cafés des langues, programme de reconnaissance vocale…

Pas étonnant dès lors de pointer, parmi les soumissions, celles invitant à « créer plus d’opportunités de parler la langue pour les apprenants (café des langues, plateforme en ligne etc.) », « à développer des programmes de reconnaissance vocale en luxembourgeois » ou encore à « prévoir des formations spécifiques pour le personnel du secteur des soins et de la santé. » Ces derniers, en témoigne les portraits de Myriam, secrétaire médicale ou de Sylvie, pharmacienne, regrettent de subir régulièrement des remontrances de la part de clients natifs, et auraient tout à gagner à pouvoir communiquer dans la langue du pays.

Dans sa volonté de faire perdurer le dialecte, le gouvernement a tout intérêt à s’appuyer sur les navetteurs, qui pour beaucoup, n’en demandent pas moins. Un deal gagnant-gagnant en somme, d’autant que le luxembourgeois n’a jamais compté autant de locuteurs.

Des demandes ont également été formulées pour rendre la langue plus systématique dans les médias, les documents administratifs, les communications communales tout comme sur les panneaux routiers, que les frontaliers encore une fois, ont tout loisir de lire.

Les propositions retenues seront compilées dans un programme citoyen que le futur commissaire à la Langue luxembourgeoise, nouveau poste unanimement réclamé par le Parlement, utilisera dans sa mission de promoteur.

Elles seront aussi prises en compte dans le plan pluriannuel sur 20 ans visant à faire rayonner le lëtzebuergesch.

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